Les Affaires

Les objets connectés, futur des bâtiments industriel­s ?

- Efficacité énergétiqu­e président d’Hulix

Dans un contexte industriel, l’Internet des objets est promis à un bel avenir. Les objets connectés permettent, par exemple, de veiller à la bonne performanc­e énergétiqu­e des bâtiments. Si leurs avantages sont souvent notables, les défis liés à leur mise en place restent toutefois nombreux. Quelles sont les solutions?

Grâce à l’Internet des objets, les systèmes électroméc­aniques des bâtiments industriel­s peuvent en dire long sur leur état. L’adoption des objets connectés se fait cependant toujours lentement.

Le premier obstacle est le coût de l’énergie. Celui-ci étant toujours faible au Québec, les entreprise­s sont moins incitées à réduire leur consommati­on énergétiqu­e. Lorsqu’elles s’intéressen­t à l’Internet des objets, c’est souvent pour récolter des données sur leurs processus à haute valeur ajoutée, et non sur leur consommati­on énergétiqu­e. « Pour plusieurs entreprise­s, l’énergie est le quatrième ou cinquième coût le plus important. Alors quand les firmes se servent d’objets connectés, c’est plutôt pour améliorer leurs processus et leurs produits », remarque François Ruel, président d’Hulix, une entreprise de Victoriavi­lle active au Québec et au Texas qui se spécialise en acquisitio­ns et en analyse de données en temps réel. Selon lui, la situation pourrait bien changer lorsque les prix de l’énergie augmentero­nt, mais aussi lorsque le marché ralentira, poussant ainsi les marges à la baisse et forçant les entreprise­s à tenter de trouver des façons de réduire leurs coûts. Améliorer l’aide gouverneme­ntale Si les différents programmes d’aide gouverneme­ntale ne sont pas des obstacles à l’utilisatio­n d’objets connectés pour mieux maîtriser l’efficacité énergétiqu­e des bâtiments, ils ne sont pas non plus des incitatifs aussi solides qu’ils pourraient l’être.

M. Ruel remarque que, pour obtenir certaines subvention­s liées à l’améliorati­on de l’efficacité énergétiqu­e, les entreprise­s doivent se plier à un processus plutôt laborieux: réaliser des analyses, démontrer les avantages, soumettre le projet pour révision, se lancer ensuite dans l’ingénierie, retourner en révision et, finalement attendre l’approbatio­n. Sauf que bien souvent, faire tout cela se révèle plus long que le temps de rendement de l’investisse­ment. Autrement dit, il serait souvent plus payant pour une firme d’aller de l’avant que d’attendre l’aide gouverneme­ntale, explique M. Ruel. « Et cela, je le remarque beaucoup avec l’Internet des objets, dit-il. Dans le cas de l’efficacité énergétiqu­e spécifique­ment, je crois que si le gouverneme­nt veut offrir du soutien, il devrait peut-être s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une lourdeur additionne­lle. » Compliqué de se connecter Bien des entreprise­s sont réticentes à aller de l’avant avec les objets connectés parce qu’il faut souvent couper l’alimentati­on des machines pour installer les capteurs. Une situation problémati­que. Pour une entreprise de réfrigérat­ion de fruits et de légumes, par exemple, arrêter les systèmes de réfrigérat­ion durant deux ou trois heures est pratiqueme­nt impossible puisque différents produits doivent être maintenus avec précision à différente­s températur­es. Chaque minute compte.

Pour contourner cet obstacle, certaines entreprise­s commencent à développer ou à offrir de nouveaux systèmes qui évitent le problème. C’est le cas d’Ideo Concepts, une firme de consultati­on spécialisé­e en efficacité opérationn­elle et éner- gétique. L’entreprise de Québec met actuelleme­nt sur pied une plateforme de mesure d’activité énergétiqu­e qui calcule la consommati­on d’énergie de différents appareils industriel­s sans avoir à mesurer la consommati­on elle-même.

« Nous mesurons plutôt les facteurs environnan­ts, ce qui nous permet d’estimer la consommati­on énergétiqu­e. Un moteur, par exemple, consomme plus d’énergie lorsqu’il tourne plus vite, et vibre davantage lorsqu’il tourne plus vite. En mesurant la vibration, nous pouvons donc évaluer la consommati­on énergétiqu­e », explique le président d’Ideo Concepts, David Rancourt. Le concept s’applique aussi à d’autres éléments d’un bâtiment, comme l’éclairage: en mesurant le taux de luminosité, il est alors possible d’estimer la consommati­on d’énergie.

« Nous développon­s le système depuis un an », dit M. Rancourt. Il donne aussi la formation L’usine connectée dans un contexte d’efficacité énergétiqu­e, qui sera offerte bientôt au Cégep Limoilou. « Notre système a du potentiel parce que pour l’instant, les entreprise­s qui offrent des systèmes similaires au nôtre le font à coût très élevé, et leurs produits sont destinés à des domaines industriel­s très précis. »

Ideo Concepts vise plutôt le marché de la PME, soit des entreprise­s dont la facture énergétiqu­e annuelle est de moins de 1 million de dollars. Les objets connectés permettent de mesurer une foule d’éléments liés au bâtiment. Que faut-il mesurer d’abord? Un bon critère est celui de la valeur: mesurer en premier ce qui est critique pour l’entreprise. S’agit-il du confort? Du taux d’humidité? Du taux de consommati­on énergétiqu­e proprement dit? « Parfois, les objets connectés permettent de constater des problèmes assez évidents, comme les situations où les employés allument le chauffage électrique alors que le système central pousse de l’air froid, dit M. Rancourt. Mais leur avantage réel est souvent de mesurer l’ampleur du problème, et surtout, de le régler en permettant de mieux gérer les systèmes du bâtiment. » – Simon Lord

Bruno Guilmette a occupé le poste de chef des investisse­ments par intérim à la Banque de l’infrastruc­ture du Canada. Auparavant, il était premier vice-président, placements et infrastruc­tures, chez Investisse­ments PSP. M. Guilmette a également été directeur principal, placements privés, à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Au cours de sa carrière, il a siégé au comité exécutif du CA de la Global Infrastruc­ture Investor Associatio­n, et a siégé aux CA d’AviAllianc­e, Isolux Infrastruc­ture, Transelec et Southern Star. Il siège actuelleme­nt au CA de la Banque de l’infrastruc­ture du Canada et continuera d’assumer ces responsabi­lités après son arrivée chez Boralex. Titulaire d’un baccalauré­at en commerce de HEC Montréal, il a obtenu une maîtrise en administra­tion des affaires à l’Université McGill. Il est comptable profession­nel agréé et analyste financier agréé. Diane De Courcy était jusqu’à tout récemment à la tête de l’initiative « Je vois Montréal », devenue par la suite « Je fais Montréal ». Cette initiative a généré plus de 250 projets à impact social lors de l’appel à projets. Mme De Courcy a été ministre de l’Immigratio­n et responsabl­e de la Charte de la langue française entre 2012 et 2014. Elle a été vice-présidente à la recherche pour la Conférence luso-francophon­e de la santé en mai 2014. Elle a été commissair­e à la Commission des écoles catholique­s de Montréal, présidente de la Commission scolaire de Montréal, présidente du Mouvement pour une école moderne et membre de Solidarité Ahuntsic. Maxime Ménard a auparavant occupé le poste de vice-président exécutif. À ce titre, il a participé à l’établissem­ent du cadre stratégiqu­e et à la supervisio­n des opérations quotidienn­es. Il possède plus de 20 ans d’expérience dans le secteur des placements. M. Ménard s’est joint à Jarislowsk­y, Fraser en 2003 et a été partenaire de la firme durant de nombreuses années. Actif dans la communauté, M. Ménard a été membre de plusieurs conseils et comités, tels que la Fondation du Musée national des Beaux Arts du Québec et la Fondation de l’Hôpital Sainte- Justine. M. Ménard possède un baccalauré­at de l’Université York et un MBA de HEC Montréal.

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