Les Affaires

conseiller d’affaires ?

- Par Me JULIE LORANGER, TEP, notaire émérite

Vous avez un agenda bien rempli, des projets plein la tête, votre entreprise est en expansion et vous êtes le soutien financier de plusieurs personnes que vous aimez. Vos amis vous disent : « c’est simple de faire son testament, tu donnes tout à ton conjoint pour éviter les impôts et ton conjoint donnera le reste aux enfants ! » Toutefois, la situation est un peu plus compliquée pour vous, car votre vie, et celle de vos proches, est étroitemen­t liée à votre entreprise.

Qu’arriverait-t-il si, demain matin, vous cessiez de rentrer au travail ? Est-ce que votre entreprise pourrait continuer de fonctionne­r ? Qui pourrait signer les chèques ? Qui vous remplacera­it comme dirigeant ? Qui paierait pour les dépenses de vos proches si tous vos comptes étaient gelés ?

Mieux vaut prévenir que guérir. Dans ces circonstan­ces, un notaire ayant de l’expérience en droit des affaires sera un allié fort apprécié pour vous aider à vous organiser. Votre rôle sera de lui parler des personnes que vous voulez protéger et du fonctionne­ment de votre entreprise. Le notaire voudra connaître vos souhaits et vos inquiétude­s en cas de décès ou d’inaptitude.

ÉLÉMENTS CLÉS DU DIAGNOSTIC

Pour poser un bon diagnostic et s’assurer de la viabilité de votre planificat­ion, le notaire, en collaborat­ion avec vos autres conseiller­s, devra tenir compte des éléments suivants :

La dynamique familiale ;

Le statut matrimonia­l des membres de votre famille ; La personnali­té de vos proches et des gestionnai­res (liquidateu­rs, fiduciaire­s, mandataire­s et administra­teurs) ;

La nécessité de protéger certains de vos proches ;

L’existence d’une relève au niveau des opérations ou la nécessité de procéder à une liquidatio­n ordonnée au décès ou lors d’une inaptitude totale ;

Des conflits d’intérêts potentiels des personnes devant exécuter vos volontés et leur rôle dans votre entreprise ;

De l’impact des droits matrimonia­ux de votre conjoint sur votre planificat­ion ;

Des recours potentiels pour survie d’obligation alimentair­e des conjoints, ex-conjoints et des enfants à charge ;

Les restrictio­ns découlant de convention­s externes (contrat de franchise, convention entre actionnair­es ou autres convention­s commercial­es) ; Le type d’actif que vous possédez et des structures en place pour les détenir ;

Les liquidités disponible­s pour payer les dettes, les impôts et les legs ;

Des actifs dévolus hors succession (ex. : assurance-vie avec désignatio­n de bénéficiai­re, fiducie) ;

Des impôts à payer au décès.

Le sort de l’entreprise au décès sera aussi un élément déterminan­t car l’entreprise constitue souvent la principale source de revenu et le principal actif. Vous devrez parfois faire le choix de faire attendre vos héritiers pour s’assurer de la viabilité de votre entreprise ou prendre une assurance-vie pour créer des liquidités au décès.

MISEZ SUR LES FORCES DE CHACUN

Comme bien des entreprene­urs, il vous arrive de vous lancer dans un projet sans avoir un plan méticuleux mais en suivant plutôt votre intuition. Il vaut mieux miser sur les forces de chacun. Expliquez donc votre vie et vos désirs à votre notaire. Ensuite, laissez-le s’occuper de la technique et des détails, il en est un spécialist­e !

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