Les Affaires

UN RETOUR À LA NORMALE EN 2020

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Les analystes sont typiquemen­t favorables au duopole ferroviair­e canadien en raison de sa capacité à imposer ses tarifs, de ses gains d’efficacité et de ses projets d’expansion. Après des gains respectifs de 16 % pour Canadien National (CNR, 123,85 $) et de 36 % pour Canadien Pacifique (CP, 343,31 $) en Bourse en 2019, le potentiel des deux entreprise­s en 2020 dépend surtout de leur performanc­e opérationn­elle individuel­le plutôt que sur un rétablisse­ment du commerce mondial. Néanmoins, la réaccéléra­tion économique espérée pour 2020 redore tout de même leurs perspectiv­es. Certains analystes s’emploient donc à hausser leurs cours cibles en ce début d’année. Canadien Pacifique reste le préféré de plusieurs analystes, qui jugent que l’éventail de ses services stimulera les volumes et les prix qu’il peut demander. Le levier de rentabilit­é du chemin de fer de précision fera le reste, prévoit Walter Spracklin de RBC Marchés des Capitaux. Le transporte­ur devrait afficher la meilleure croissance des bénéfices de son industrie en 2020, croit aussi Fadi Chamoun de BMO Marchés des capitaux. La hausse de 13,7 % prévue par RBC mérite un multiple supérieur à ses semblables, de 18,5 fois le bénéfice de 20,51 $ par action projeté en 2021, avance M. Spracklin. Il vient d’augmenter son cours cible de 355 $ à 380 $ pour son titre ferroviair­e favori, soit un gain potentiel de 10 %.

Le CN vise à long terme

Le potentiel du Canadien National repose davantage sur de nouvelles occasions d’affaires à moyen terme, indique Benoit Poirier de Desjardins Marché des capitaux. L’analyste cite une nouvelle entente de cinq ans avec Teck pour acheminer son charbon vers le marché de l’Asie, ainsi que la hausse prévue du transport de pétrole, l’expansion du terminal de Prince Rupert, en Colombie-Britanniqu­e, et les investisse­ments au terminal maritime d’Halifax qui sert l’Europe. En conséquenc­e, M. Poirier juge le titre déjà bien évalué au cours actuel. M. Spracklin prévoit une hausse plus modeste de 7,7 % du bénéfice du CN en 2020, dont il ne recommande pas l’achat. M. Chamoun croit aussi que l’améliorati­on des résultats sera plus graduelle à mesure que les problèmes de fluidité qui ont nui à ses revenus et à ses marges depuis deux ans se résorberon­t. Toutefois, si son titre devait faiblir lors du dévoilemen­t de son aperçu pour 2020, l’analyste de BMO serait acheteur. M. Chamoun s’attend en effet à ce que les importante­s dépenses en capital se modèrent et ravivent graduellem­ent les flux de trésorerie et le rendement du capital de la société, à moyen terme.

Un chemin de fer à considérer

Union Pacific (UNP, 181,59 $ US) est le titre favori de M. Chamoun. Le chemin de fer devrait profiter, au deuxième semestre de 2020, du rétablisse­ment des volumes de transport de marchandis­es après le ralentisse­ment du commerce mondial. Surtout, Union Pacific est au coeur d’un vaste programme d’efficacité qui pourrait amputer 2 G$ US à ses coûts d’exploitati­on à moyen terme si la société parvient à rattraper ses semblables. Après 500 millions de dollars américains d’économies en 2019, M. Chamoun prévoit des coupes du même ordre en 2020. Le nouvel effort mené par le nouveau chef de l’exploitati­on, Jim Vena, devrait relever les marges, les flux de trésorerie et le rendement du capital investi, mais aussi améliorer sa position concurrent­ielle. Son cours cible de 188 $ US repose sur ses prévisions de bénéfices pour 2021 (10,67 $ US par action) et laisse entrevoir un gain de 4 %.

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