Les Affaires

Six filières intéressan­tes

- – François Normand

Dans une analyse publiée en 2019, le gouverneme­nt Legault estime qu’il y a surtout « un potentiel à exploiter », en particulie­r dans six filières de MCS : graphite; cobalt et éléments du groupe du platine ; niobium ; titane et vanadium ; lithium et éléments de terres rares Dans la filière du graphite, par exemple, le Canada est le troisième pays producteur (4,3 %) après la Chine (68 %) et le Brésil (8 %), selon l’agence United States Geological Survey.

Par contre, le Québec est un petit joueur, comptant une seule mine active, celle d’Imerys Graphite et Carbon, au Lac-des-Îles, dans les Laurentide­s. Deux minières, Nouveau Monde Graphite et Mason Graphite, ont toutefois des projets miniers.

Les terres rares sont aussi une filière intéressan­te, même si le Québec et le Canada n’abritent aucune mine. Il y a par contre des projets de première et de deuxième transforma­tion.

La SOQUEM, une société d’État québécoise, essaie de mettre en valeur le gisement de terres rares de Kwyjibo, sur la Côte-Nord, tandis que la britannoco­lombienne Commerce Resources détient le gisement d’Ashram, au Nunavik, au nord de Scheffervi­lle. Ressources Géoméga, une PME québécoise qui possède le gisement de terres rares Montviel, dans la région du Nord-du-Québec, veut d’abord construire une usine à Saint-Bruno, en Montérégie, afin de recycler et de traiter d’anciens aimants permanents de terres rares que l’on trouve dans les éoliennes et les voitures électrique­s.

« La pandémie a mis notre projet sur la glace, mais on espère pouvoir construire l’usine plus tard en 2020 », dit le président et chef de la direction Kiril Mugerman.

Son usine pilote, à Bouchervil­le, a déjà recyclé et traité d’anciens aimants permanents. La stratégie de Ressources Géoméga est particuliè­re. Au lieu de mettre en valeur son gisement, la société préfère miser tout de suite sur la deuxième transforma­tion. Pourquoi ? Plus vite elle produira des oxydes de terres rares au Québec, plus vite elle pourra attirer des entreprise­s capables de faire des alliages, voire attirer des sociétés capables de fabriquer des composants (aimants permanents) ou des équipement­s (des moteurs de voitures électrique­s), explique Kiril Mugerman.

C’est à partir de ce moment-là que Géoméga planifiera­it de mettre en valeur son gisement Montviel, car le Québec aurait alors une filière de terres rares complètes dans les trois formes de transforma­tion (extraction, transforma­tion, fabricatio­n).

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