Les Affaires

« Nous avons besoin d’aide pour la réouvertur­e des commerces »

- Denis Lalonde

Alors que le Québec est en mode « déconfinem­ent », la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) réclame davantage d’aide pour les PME, malgré les nombreux programmes gouverneme­ntaux déjà offerts. Où les demandes vont-elles s’arrêter ? François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI, répond à nos questions. Les Affaires

– La FCEI a récemment affirmé qu’il faudrait des mesures d’appui additionne­lles pour les PME, afin de les aider à se sortir de la crise de la COVID-19. Avec tous les programmes déjà en place, péchez-vous par excès de gourmandis­e ?

François Vincent – Nous demandons de l’aide pour les PME afin de faciliter la réouvertur­e des commerces. Cette aide servirait à couvrir les frais fixes et récurrents liés à l’installati­on d’équipement­s d’hygiène et de protection. Selon un sondage que nous avons effectué récemment, 37% des PME québécoise­s sont en retard dans le paiement de leurs factures, ce qui inclut le loyer, les cartes de crédit et les principaux fournisseu­rs. L.A.

– Ce que vous dites, c’est que les programmes gouverneme­ntaux aident à passer à travers la crise, mais pas à la réouvertur­e des commerces ?

F.V. – On voudrait épauler les PME soit par une subvention, soit par un crédit d’impôt qui aiderait celles qui ne peuvent pas bénéficier d’économie d’échelle comme les grandes entreprise­s lorsqu’elles redémarren­t leurs activités. Pour rouvrir un commerce, il faut des investisse­ments majeurs. Par exemple, pour un salon de coiffure, il faut des plexiglas à l’accueil, entre les lavabos et entre les chaises de coloration, en plus d’une station pour se laver les mains. Tous les membres du personnel doivent quant à eux porter des lunettes de protection, un masque et un sarrau, sans oublier qu’il faudra changer d’équipement entre chaque client. De plus, les salons pourront recevoir moins de clients à la fois, ce qui engendrera une pression sur les revenus. L.A.

– On parle beaucoup des services de soins personnels, mais qu’en est-il des détaillant­s?

FV.– Dans le commerce de détail, comme les clients paient beaucoup plus avec leur carte de crédit, les frais que les PME doivent payer à des entreprise­s comme MasterCard et Visa augmentent considérab­lement. Certains propriétai­res ont embauché un gardien de sécurité pour gérer le nombre de personnes dans leur établissem­ent. D’autres ont offert un service de livraison gratuite ou à faible coût pour desservir une clientèle à mobilité réduite et les personnes âgées. Quand on additionne le tout, ça peut devenir lourd à soutenir. Uniquement pour le loyer, la facture moyenne canadienne des PME est de 10000 dollars par mois. Quand on passe deux mois sans clients, ça monte vite, malgré les programmes gouverneme­ntaux qui viennent amortir ces frais. L.A.

– Y a-t-il déjà des programmes ailleurs au Canada sur lesquels le Québec pourrait se baser?

F.V. – À l’Île-du-Prince-Édouard, il y a un fonds d’adaptation des espaces de travail à la COVID-19. C’est quelque chose qui pourrait être établi ici. Il faut trouver une façon intéressan­te d’aider les commerces de proximité.

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François Vincent dirige l’équipe de la FCEI qui défend les intérêts des petites et moyennes entreprise­s du Québec. Il analyse les projets de loi qui auront un impact sur les entreprise­s. Il est administra­teur de la Commission des normes, de l’équité, de l

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