« Là où il y a des hommes, le corail disparaît »
Pourquoi avoir organisé cette mission d’exploration des coraux ?
En 2010-2011, nous étions partis étudier le plancton, pour créer un grand inventaire. Selon des spécialistes, il était très utile de le faire aussi sur les coraux de l’océan Pacifique, pour voir dans quel état ils étaient. Le voilier Tara a donc sillonné cet océan (qui représente la moitié de planète) de 2016 à 2018, avec à son bord une équipe de 16 marins et scientifiques.
Que l’équipe a-t-elle réalisé ?
L’objectif était de récupérer des échantillons de seulement 3 espèces de coraux, mais dans des endroits très variés : sur une île déserte, sur une île avec un peu d’activité humaine et sur une île où de nombreux touristes étaient présents. Sur le bateau, les échantillons étaient conditionnés, puis envoyés dans des laboratoires, depuis les ports où le navire accostait de temps en temps. Certaines mesurent étaient faites sur place.
Qu’avez-vous découvert ?
Les études sont très longues, les scientifiques n’ont pas encore publié leurs résultats. Mais on a constaté des situations très différentes en fonction des endroits. Le corail est parfois en très bon état ; ailleurs, il est mort à 80 %. Par exemple, dans les îles Samoa, presque tout est détruit, alors qu’à Wallis-et-futuna, le corail est magnifique. Cela est sans doute lié à la pollution. Là où les eaux usées ne sont pas traitées, là où les eaux de l’agriculture arrivent directement dans la mer, le corail est beaucoup plus abîmé. Par exemple, près des plantations de palmiers à huile.
Xavier Bougeard a été membre de l’équipe Tara. Pendant 2 ans, le voilier Tara a exploré les récifs de corail de l’océan Pacifique.
Qu’espérez-vous aujourd’hui ?
Nous espérons que nos missions et les résultats scientifiques vont montrer à tous, grand public et hommes politiques, les conséquences de l’activité humaine. Et que chacun aura envie d’agir pour protéger la planète et les océans.