Mon Quotidien

« Nous étions tous condamnés à mort »

- S. Lelong

« Je suis le seul survivant parmi les 6 000 enfants juifs de France de moins de 16 ans déportés à Auschwitz en 1942. » Mardi dernier, Henri Borlant, 87 ans, a raconté son histoire à des élèves parisiens. « Quand j’ai été arrêté à 15 ans, je ne pouvais pas imaginer que c’était pour être exterminé. Le premier jour, dans le camp d’Auschwitz, on nous a fait mettre tout nus, on nous a tatoué un numéro sur le bras, on nous a rasés partout… C’était humiliant. » Henri a connu les coups, le travail forcé, la faim, la maladie, la saleté… « Nous étions tous condamnés à mort. Je voyais mourir autour de moi, mais j’ai tenu bon. J’avais envie de vivre, de revoir ma mère », dit-il. Henri Borlant parle de la cruauté des nazis. « Les prisonnier­s qui n’étaient pas capables de travailler étaient tués dans les chambres à gaz (lire p. 2). Des camarades m’ont parfois relevé et soutenu parce que je tombais, trop épuisé, se souvient-il. Sans entraide entre les prisonnier­s, il n’y aurait pas eu de survivants. » Pendant la guerre, Henri est emmené dans un autre camp, en Allemagne (Europe). Avec un camarade, il réussit à s’en évader. De retour en France, après la guerre, il n’a qu’une envie : rattraper le temps perdu. « Je n’ai pas eu de temps pour la haine, j’ai été obligé de tout réapprendr­e. À 18 ans, j’avais un niveau scolaire de 6e. » Henri Borlant est devenu médecin. Il a épousé une Allemande (non juive et anti-nazis).

Je voyais mourir autour de moi, mais j’ai tenu bon. J’avais envie de vivre

Comment appelle-t-on l’exterminat­ion d’un peuple ? Nazi : personne qui soutenait les idées racistes d’Adolf Hitler, dictateur allemand de 1933 à 1945. Alliés (ici) : pays luttant contre l’Allemagne nazie. Front (ici) : zone où ont lieu les combats. Capituler (ici) : reconnaîtr­e sa défaite et arrêter de se battre.

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Henri Borlant, le 15 janvier.

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