«Ils me faisaient dormir avec les chèvres»
L’esclavage domestique touche 11,3 millions de filles dans le monde, rappelle l’organisation Plan international. Dans une région du sud-ouest du Népal (Asie), où vit le peuple des Tharus, ces esclaves sont appelées des kamalaris : des « bonnes à tout faire ». C’est une très vieille tradition remontant au XVIIe (17e) siècle. À cette époque, des habitants riches prêtaient leurs terres aux paysans. En échange, ceux-ci les cultivaient et reversaient une partie de l’argent qu’ils en tiraient aux propriétaires des champs.
Les paysans les plus pauvres ne pouvaient pas payer. Ils ont alors commencé à vendre leurs filles comme esclaves.
Leurs maîtres les font travailler jusqu’à 18 heures par jour : cuisine, lessive, ménage, garde d’enfants…
Cette pratique est interdite depuis l’an 2000. Mais des milliers de filles, parfois dès l’âge de 6 ans, continuent d’être vendues à des maîtres chaque année. En échange, leurs parents reçoivent l’équivalent d’une quinzaine d’euros. Les kamalaris sont envoyées à des centaines de kilomètres de chez elles.
Elles n’ont quasiment plus de contact avec leur famille. Beaucoup de filles sont enfermées dans leur nouvelle maison. Elles ne vont pas à l’école. Leurs maîtres (et leurs femmes) ont tous les pouvoirs. Ils les font travailler jusqu’à 18 heures par jour : cuisine, lessive, ménage, garde d’enfants… Certaines kamalaris sont maltraitées, battues, parfois violées. « Ils me faisaient dormir avec les chèvres […] et manger leurs restes dans des assiettes sales», raconte Suma (photo de Une) dans le livre Girl Rising - Une fille + du courage = une révolution
(éd. Hachette). Elle a été kamalari de 6 à 12 ans.
C. H. Être forcé par quelqu’un à avoir une relation sexuelle. Dissuader
Décourager quelqu’un de faire quelque chose.