Frapper, molester, violenter, tabasser : quelles différences ?
Violences. « Le code pénal ne mentionne pas ces termes », explique Thierry Vallat.
« Il distingue seulement différents types de violences : un coup brutal est différent d’une violence légère (ex. : secouer quelqu’un). Mais, lors d’un procès, ces verbes sont parfois utilisés pour décrire les violences subies par une personne. »
Frapper. « Ces mots sont associés à la violence, mais ils ont des origines différentes », explique Isabelle Turcan. « D’après nos connaissances, le verbe “frapper” est apparu au XIIe (12e) siècle. Il a été conçu à partir de l’onomatopée “frap”. Il signifiait alors déjà “donner un (des) coup(s) à quelqu’un”. »
Molester. «Le verbe “molester” est apparu 1 siècle plus tard.
Il a été formé à partir du latin molestare, signifiant “fatiguer, ennuyer”. À l’origine, ce verbe n’était donc pas associé à une violence physique, mais morale. Il a été utilisé par des écrivains du XIXe (19e) siècle dans le sens de “tourmenter par des critiques”. Aujourd’hui, même s’il désigne des violences physiques (“brutaliser”), ce mot a conservé un côté littéraire. »
Violenter. «Le verbe “violenter” a été formé à partir de l’adjectif “violent”. Il date du XIVe (14e) siècle. Son sens est “obliger, contraindre par la force”. Cela implique un mal physique, mais pas forcément des coups. »
Tabasser. «“Tabasser” n’est apparu qu’au XIXe (19e) siècle. On a d’abord dit “se tabasser”, au sens de “se battre” puis, aujourd’hui, “tabasser”, au sens de “battre”. À l’inverse de “molester”, “tabasser” est associé à un langage populaire (familier, utilisé plutôt à l’oral).»
Comment appelle-t-on la science étudiant l’origine des mots ?