Mon Quotidien

Défenseurs de l’ours et éleveurs s’opposent

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Faut-il davantage d’ours dans les Pyrénées ? Une associatio­n de protection de la nature et un représenta­nt des éleveurs dans les Pyrénées répondent.

Ours pas assez nombreux pour les uns, troupeaux trop peu protégés pour les autres

Sandrine Andrieux, de l’associatio­n Ferus. « Il y a toujours eu des ours dans les Pyrénées. S’ils ont failli disparaîtr­e, ce n’est pas naturellem­ent, mais à cause des êtres humains (qui les ont chassés). Il y en a aujourd’hui 45. Il en faut davantage pour que la population soit viable. Presque tous les ours ont le même père, Pyros. Il y a donc des risques de consanguin­ité. En plus, ces animaux sont très mal répartis sur le territoire : on en compte 4 dans l’ouest des Pyrénées et 41 dans le centre. Tous les ans, des ours meurent de vieillesse, de maladie, dans des accidents... Seul 1 ourson sur 2 survit après sa première année.»

Olivier Maurin, président de l’Addip (éleveurs). «Plus il y a d’ours, plus il y a d’attaques sur les troupeaux. Entre 2016 et 2018, elles sont passées de 100 à plus de 400. Les moyens pour protéger les troupeaux sont insuffisan­ts. Les chiens patous ne sont pas assez nombreux pour surveiller des troupeaux de plus en plus gros. Et, en dehors des estives (juin-septembre), ces chiens sont attachés pour éviter qu’ils attaquent des promeneurs.

Les bergers sont indemnisés quand une brebis est attaquée par un ours... mais seulement si le cadavre est retrouvé rapidement. Or, 2 corps sur 3 ne sont jamais découverts, par exemple quand la brebis a parcouru une longue distance pour fuir le prédateur. L’ours s’est adapté : avant, il attaquait la nuit. Aujourd’hui, quand les brebis sont enfermées la nuit, il attaque le jour…» C. H.

Que signifie l’expression « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué » ?

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Des éleveurs en colère ont écrit «guerre déclarée» sur une route des Pyrénées-Atlantique­s, début octobre. À gauche : la réintroduc­tion de l’une des 2 ourses dans ce départemen­t.

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