« On se bat contre la maladie tous ensemble »
Pauline Maisani est directrice des hôpitaux Bichat et Beaujon AP-HP, à Paris. Elle raconte.
Épidémie. « Tous les soignants sont motivés pour affronter cette crise, mais il y a des inquiétudes, et aussi des malades parmi eux. Nous leur rappelons les mesures à prendre pour limiter les risques (masques, gestes barrières...). La plupart d’entre eux ont suivi une formation (des cours) pour savoir réagir en cas d’épidémie (lire Comprendre). Le travail de soins des infirmiers est alourdi, car ils doivent mettre et enlever plusieurs fois par jour des protections quand ils sont au contact des malades.
Et ce sont eux qui informent la famille des patients de l’évolution de leur état de santé. »
Seuls. « C’est une souffrance pour les soignants de voir des malades seuls (leur famille n’a pas le droit de leur rendre visite, afin d’éviter la contamination). Un soutien psychologique a été mis en place pour les accompagner. Pour que les malades restent en contact avec leurs proches, puissent les voir, leur parler, nous leur avons donné des tablettes obtenues grâce à des dons. »
Balcons. « Entendre les gens applaudir, à 20 h chaque soir, sur leurs balcons, lire les messages de soutien sur les réseaux sociaux... cela nous aide beaucoup. On sent bien qu’on est tous unis et qu’on se bat contre la maladie tous ensemble. Quand des malades guéris sortent de l’hôpital et nous remercient, ça fait du bien. On comprend pourquoi on fait ce métier ! »
Enfants. « Lorsque je rentre du travail, mes enfants sont parfois un peu inquiets à cause des risques de contamination. Mais je les rassure en leur expliquant qu’on prend toutes les précautions nécessaires. Ils me disent : “Vas-y, c’est super, on est fiers de toi”. »
Interview par O. Gasselin
Dans quel service d’hôpital une personne dont un organe vital (ex. : coeur, poumons) est blessé ou malade est-elle soignée ? réanimation. de service Le