Un petit robot pour aller chercher la radio
Nous avons heurté un iceberg. » « Venez vite. La salle des machines est inondée. » En 1912, la nuit du naufrage (lire Contexte), des opérateurs du Titanic ont envoyé plusieurs messages de détresse avec un télégraphe Marconi (lire p. 2). 108 ans plus tard, une juge américaine vient d’autoriser une équipe scientifique à aller récupérer l’appareil, situé dans le quartier des officiers du navire. Pour y parvenir, les experts auront le droit, si nécessaire, de découper certaines pièces de l’épave. L’expédition sera menée cet été par R.M.S. Titanic. Jusqu’à présent, cette entreprise a juste recueilli des objets éparpillés entre les 2 parties du navire.
L’épave s’abîme très vite au fond de l’eau, et l’appareil risque lui aussi de disparaître
Il y a 10 ans, la justice lui avait interdit de découper la coque pour récupérer des diamants. Mais contrairement aux pierres précieuses, le télégraphe a une grande valeur historique : il célèbre le souvenir des victimes et rappelle l’héroïsme des opérateurs ayant sauvé la vie de centaines de passagers. Autre raison : l’épave s’abîme très vite au fond de l’eau (lire n° 6 910), et l’appareil risque lui aussi de disparaître. Selon les experts, il sera peut-être même possible de le faire fonctionner à nouveau.
Pourtant, un certain nombre de personnes s’opposent à cette expédition. C’est le cas des familles des victimes (lire Comprendre), d’archéologues et de l’Agence américaine d’observation océanique. L’entreprise
R.M.S. Titanic assure qu’elle n’abîmera pas l’épave.
Des spécialistes piloteront à distance un petit robot pour récupérer le télégraphe. Il entrera à l’intérieur de l’épave soit par une lucarne soit par un petit trou percé dans la coque.
C. Hallé