Les habitants ont besoin des girafes pour vivre

ÀKouré, dans le sudouest du Niger (Afrique), se trouvent les derniers troupeaux de girafes d’Afrique de l’Ouest

(ou « girafes du Niger »).

Mais depuis plus de 1 mois, la réserve où ces 660 animaux vivent en liberté est fermée. La raison : le 9 août, 6 Français et 2 Nigériens ont été assassinés alors qu’ils la visitaient (lire n° 7 203). Selon les gouvernements français et nigérien, ces 8 personnes ont été tuées par des terroristes islamistes. Les 11 guides de la réserve se retrouvent donc sans travail. Et les villageois craignent de ne plus recevoir d’argent sans le tourisme, ni d’aide de la part des

Les villageois sont encouragés à protéger les girafes. En échange, des puits, des écoles... sont construits dans les villages

associations protégeant les girafes de la réserve.

Ces dernières années, des attaques terroristes ont fait des centaines de morts au Niger (lire Comprendre). Visiter la réserve des girafes du Niger (une sous-espèce menacée de disparition) était l’un des rares loisirs possibles dans ce pays (surtout pour les habitants blancs de la capitale, Niamey, le week-end). À Kouré, les girafes se portent bien. De 1996 à 2019, leur nombre est passé de 50 à 664. Les villageois sont encouragés à les protéger. Ils tentent donc de préserver leur habitat, cherchent des solutions pour éviter les conflits avec les paysans quand elles mangent les récoltes… En échange, des associations de protection des girafes mènent des projets pour améliorer la vie dans les villages (construction de puits, de dispensaires, d’écoles...). Depuis le 9 août, les habitants réclament l’aide des militaires et le droit de porter une arme, pour protéger la réserve... et éviter qu’elle disparaisse. C. H.