Lorsqu’une personne bégaie, bégaie-t-elle toute sa vie ?
Disfluences. « Cela dépend, mais souvent la réponse est non : un enfant atteint de bégaiement ne bégaie pas toute sa vie. Le mot “bégaiement” regroupe toutes les disfluences : les répétitions, les blocages, les prolongations de sons... La plupart du temps, le bégaiement s’accompagne d’émotions négatives comme de l’angoisse, de la peur, de l’embarras, etc. Tout cela se combine différemment selon les personnes. »
Situations. « En plus d’être différent d’une personne à l’autre, le bégaiement varie en fonction des situations. De nombreux bègues ne bégaient pas lorsqu’ils sont seuls ou lorsqu’ils chantent, par exemple. À l’inverse, plus une situation est stressante (ex. : un examen oral), plus le bégaiement est prononcé. De plus, ce trouble du langage n’apparaît pas toujours au même âge ni dans les mêmes conditions. Chez l’enfant, le plus souvent, il émerge entre 2 et 3 ans et demi, au moment de l’acquisition du langage. Plus de 7 enfants concernés sur 10 cessent de bégayer en quelques années, avec ou sans l’aide d’un
(ou d’une) orthophoniste.
(Pour les autres, des séances d’orthophonie les aident à limiter leur bégaiement.) »
Maladie. « Chez l’adulte, le bégaiement apparaît à la suite d’un traumatisme crânien ou d’une maladie.
Il est parfois persistant : il ne disparaît jamais vraiment, mais il est possible de le limiter avec l’aide d’un (ou d’une) orthophoniste. D’autres fois, ce trouble du langage se résorbe de lui-même avec le temps, ou lorsque la maladie est guérie. »
Interview par D. V.