« Les testeurs ont écouté 1 500 faux mots »
Est-il possible de reconnaître un menteur au son de sa voix ? Pas forcément, mais il est possible de mentir... et d’être cru sans problème. 2 chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ont réalisé une expérience pour le prouver. L’un d’eux, Jean-Julien Aucouturier, nous explique.
Le son doit “descendre” à la fin des mots et ceux-ci doivent être prononcés rapidement
Prononciation. « Le test a été mené auprès de 120 personnes en France, au Royaume-Uni (Europe) et au Chili (Amérique). Nous leur avons fait écouter 1 500 faux mots enregistrés sur un ordinateur ( bazin, vabio…), prononcés de différentes façons. Les testeurs devaient choisir la prononciation leur semblant la plus “honnête”. Que ce soit en français, en anglais ou en espagnol, les participants ont donné les mêmes réponses. »
Recette. « Le résultat donne une sorte de recette pour ‘‘bien’’ mentir, et donc être cru. 2 ingrédients sont nécessaires. Tout d’abord, la hauteur : la musique de la voix. Le son doit “descendre” (devenir plus grave) à la fin des mots. S’il “monte” (devient plus aigu) à la fin, cela donne l’impression que l’on n’est pas sûr de soi ou que l’on ment.
La vitesse est le deuxième
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ingrédient. Les mots doivent être dits rapidement pour que la personne les prononçant ne paraisse pas hésitante. »
Aide. « Conclusion du test : comme on ne se concentre pas sur ce que la personne dit, mais sur sa prononciation, on peut croire à quelque chose de faux et ne pas croire à quelque chose de vrai. Ce test aide à savoir comment parler pour convaincre. Il montre aussi qu’une personne ne dit pas forcément la vérité même si elle en a l’air. »
Interlocuteur
Ici, personne à qui l’on parle.
Convaincre
Persuader, amener quelqu’un à croire ce que l’on dit.
Trahir
Ici, démasquer, montrer que la personne ment.
Fuyant
Ici, qui évite le regard de l’autre.