Ottawa Citizen

LE FRANçAIS EN ONTARIO MéRITE MIEUX

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Doug Ford est sans doute conscient d’avoir commis une erreur en décidant de couper dans les services aux francophon­es. Il n’a mis que quelques jours à revenir partiellem­ent sur ses pas après avoir annoncé la rétrograda­tion du poste de commissair­e aux services en français et l’annulation de l’Université de l’Ontario français.

Trop peu, trop tard. Le mal est fait et les concession­s sont insuffisan­tes. Un grand nombre de Franco-Ontariens et leurs alliés sont en colère et la députée Amanda Simard, qui a été elue comme progressis­te-conservatr­ice dans Glengarry-Prescott-Russell, est allée à l’encontre de son parti en votant contre ces mesures. Résultat: le caucus a perdu une voix francophon­e, la stratégie est en déroute, et personne n’est content. Simard est maintenant députée indépendan­te.

Bien sûr que les 600 000 Franco-Ontariens ne sont pas à l’abri des coupures nécessaire­s pour réduire le déficit provincial. Mais l’annonce du premier ministre ne reconnaît pas le rôle essentiel du français, tant du point de vue politique que culturel.

Le Canada doit son existence en grande partie à l’alliance entre deux hommes, John A. Macdonald et George-Étienne Cartier. Le rôle fondateur des francophon­es dans la création du pays les différenci­e des autres minorités de l’Ontario et du Canada.

On comprend les leaders francophon­es de réagir faroucheme­nt lorsque leurs institutio­ns sont menacées. Les résidents de longue date d’Ottawa se souviennen­t de la tourmente provoquée par la tentative d’un autre gouverneme­nt provincial de fermer l’hôpital Montfort. Le gouverneme­nt a perdu.

Si vous habitez à la frontière provincial­e, vous êtes sans doute familier avec les difficulté­s et réussites de la minorité anglophone du Québec pour obtenir des services en anglais. L’Ontario devrait prendre acte de l’expérience québécoise et en tirer les leçons nécessaire­s.

Il est vrai que notre compréhens­ion historique des peuples fondateurs évolue pour inclure trois grands groupes: anglophone­s, francophon­es et autochtone­s. Mais cela ne diminue en aucune façon le respect dû aux francophon­es pour leur rôle dans le développem­ent du Canada et de l’Ontario.

Les inquiétude­s de Ford quant aux coûts liés à l’expansion du système universita­ire ontarien, de même que l’efficacité du commissair­e aux services en français, sont peut-être légitimes, dans un sens strict de comptabili­té.

Il est même possible que le retrait de la subvention de $2,9 millions promise par le gouverneme­nt libéral à La Nouvelle Scène soit justifié. Mais il n’a pas démontré que son gouverneme­nt a pris le temps de considérer les conséquenc­es sociales de ses décisions.

Ceci a entraîné la colère des citoyens et la perte d’une voix éloquente au sein du caucus conservate­ur.

La sauvegarde de la langue et de la culture françaises en Ontario ne devrait jamais être remise en question.

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ASHLEY FRaSER MPP Amanda Simard, who was elected in June as a Progressiv­e Conservati­ve, is now sitting as an independen­t after disagreein­g with the government over its decision to reduce several services aimed at the province’s French-language minority.

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