Prestige

A UNE SIGNATURE DU BONHEUR OU DU MALHEUR

- Marie-Josée Turcotte Rédactrice en chef

Ce mois-ci dans PRESTIGE, nous vous racontons le parcours de Pierre Daigle, un homme d’affaires de Québec qui fut jadis le propriétai­re des succursale­s Lessard Bicycles. Contrairem­ent aux autres parcours publiés, celui de M. Daigle ne raconte pas une ascension vers le succès. Il raconte plutôt le récit d’une vertigineu­se descente en enfer… Pourquoi raconter cette histoire, somme toute, un peu déprimante ? Tout simplement parce qu’elle porte à réfléchir. Surtout si vous êtes un homme ou une femme d’affaires. Avant ce jour fatidique où tout a basculé pour Pierre Daigle, rien ne semblait faire ombrage à son bonheur. Il vivait de sa passion, le vélo; cette même passion qui l’a conduit aux confins de la mort.

Imaginez cette situation : victime d’un terrible accident, vous reprenez connaissan­ce pour réaliser qu’entre-temps, vous avez tout perdu : votre maison et vos commerces. Pourquoi ? Parce qu’il manquait une toute petite signature en bas d’un document qui vous aurait protégé du pire scénario. Ce document, dans le cas de Pierre Daigle, était prêt depuis un petit moment. Mais voilà, la vie allait trop vite et l’homme d’affaires était si accaparé par ses entreprise­s et toutes les responsabi­lités qui venaient avec qu’il n’avait pas encore pris le temps d’aller signer ce bout de papier. Point d’assurance invalidité, point de salut. Comme un malheur arrive rarement seul, l’homme n’avait pas non plus signé son mandat d’inaptitude. Son épouse s’est donc retrouvée les pieds et les poings liés lorsque le destin a frappé un grand coup.

L’histoire de Pierre Daigle, que je vous invite à lire en page 16, est triste et belle à la fois. Triste, car elle nous rappelle avec effroi que le malheur peut frapper de manière tout à fait inattendue et causer des dommages irréversib­les, mais belle aussi, parce que la vie donne parfois une seconde chance, nous enseigne le sens véritable du mot « compassion » et nous incite à réévaluer nos priorités.

Aujourd’hui, le survivant donne des conférence­s pour rappeler aux gens d’affaires que, s’ils veulent éviter de se retrouver un jour dans sa situation, avec tout à rebâtir, ils doivent se protéger à tout prix. Nombreux sont ceux qui, tout comme lui, ont pris soin de leurs employés, s’assurant de les mettre à l’abri d’un revers de situation, mais se sont oubliés eux-mêmes, parce que la vie allait trop vite et parce que, avouons-le, il n’est jamais agréable de vivre en imaginant constammen­t une épée de Damoclès au-dessus de notre tête. Pourtant, la morale de l’histoire de Pierre Daigle est assez révélatric­e : ce n’est qu’en prévoyant le pire que l’on s’assure de pouvoir profiter du meilleur… Si vous ne l’avez pas encore fait, gens d’affaires, signez !

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