Prestige

Il aurait voulu étudier au Séminaire

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C’est à la petite école du « bonhomme Parent » que Garneau apprit à lire et à écrire. On raconte qu’il était un élève studieux, grave, presque taciturne. Il fit son cours primaire dans une école que soutenait financière­ment JosephFran­çois Perrault. L’un des plus grands chagrins de Garneau fut de ne pas pouvoir faire des études classiques au Petit Séminaire, car ses parents n’en avaient pas les moyens. Heureuseme­nt que Perrault remarqua les capacités intellectu­elles de Garneau et lui offrit un emploi à 14 ans dans son bureau au palais de justice, lui donnant accès à sa bibliothèq­ue. Deux ans plus tard, il devint un clerc du notaire Archibald Campbell qui, lui aussi, avait une bibliothèq­ue bien garnie. C’est ainsi que Garneau, grand lecteur, put parfaire ses connaissan­ces et apprendre l’anglais et le latin. À 21 ans, il reçut sa commission de notaire. À 22 ans, avec ses maigres économies, il partit à la découverte de la France et de l’Angleterre. Il se trouva un emploi de secrétaire auprès du délégué du Bas-Canada à Londres. Son séjour de trois ans en Europe fut formateur, l’imprégnant des valeurs de liberté et de justice.

L’historien d’un peuple en quête d’histoire

À son retour à Québec en 1833, Garneau se mit à la pratique du notariat, de la poésie et du journalism­e. Deux ans plus tard, à 26 ans, il épousa Marie-Esther Bilodeau. Ils furent locataires dans diverses maisons du Vieux-Québec et eurent 10 enfants, en perdant six en bas âge, en élevant quatre : Alfred, Honoré, Évangéline et Joséphine. En 1844, Garneau devint le greffier de la Cité de Québec. Mais cette fonction l’ennuyait. Sa nouvelle passion était l’histoire. Le premier tome de son Histoire du Canada parut en 1845. Durant 20 ans, Garneau consacra ses veillées à écrire et à réécrire ses ouvrages. En ces années où la survie du peuple canadien-français était menacée, Garneau cherchait à donner de la fierté et de l’assurance à ses compatriot­es devenus minoritair­es dans la colonie britanniqu­e du Canada-Uni.

Le silence et la nuit

D’une santé fragile, Garneau usa peu à peu ses forces. Il décéda dans la nuit du 2 au 3 février 1866 d’une attaque d’épilepsie, compliquée d’une pleurésie. Il n’avait que 56 ans et 7 mois. Voltairien,

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