Les partis politiques et les Y
« Notre génération n'a pas tourné le dos à la politique, mais aux partis politiques », affirme Joël Lightbound, député fédéral de la circonscription de Louis-Hébert, ayant la distinction, à 28 ans, d'être le plus jeune député au Québec du Parti libéral du Canada.
Élu l'an dernier, Joël Lightbound a toujours su qu'il ferait de la politique. Il restait à savoir où. Le chemin a été ardu et il a d'abord mené une campagne de terrain d'un an et demi dans la circonscription pour emporter l'investiture du PLC. Le mouvement déclenché par Justin Trudeau en a fait un député de la région de Québec.
« C'est aux partis politiques de présenter une offre qui va attirer la génération Y, soutient-il. Avant, on disait “je suis rouge ou bleu ”, voilà. Les partis doivent avoir une offre adaptée aux gens de ma génération. Un parti, c'est un moyen, pas une fin. » Les libéraux ont constitué un caucus jeune en marge du caucus national qui réunit une vingtaine de députés. Joël Lightbound souligne qu'on y aborde des problématiques chères aux trentenaires : l'accès à la propriété, la réforme du Code criminel, l'environnement, la réforme électorale, la protection de la vie privée sur Internet… Dans le cas des jeunes qui veulent devenir propriétaires, il pointe du doigt le fait que « c'est presque impossible d'acheter une propriété » et que le caucus des jeunes jongle avec des propositions.
Durant la relâche estivale, il apprécie le fait de faire moins souvent le trajet Québec-Ottawa et éprouve de la sympathie pour ses collègues qui ont de jeunes familles et qui doivent parcourir de grandes distances pour siéger à la Chambre des communes.
Il n'a pas senti chez les députés de la génération des baby-boomers une certaine résistance à cette nouvelle cohorte. Au contraire, note-t-il, ils sont ravis de voir arriver une relève. Le député évoque une anecdote attribuée à Jean Chrétien, à qui le jeune Martin Cauchon demandait conseil : « Défonce les portes, n'attends pas qu'on te déroule le tapis rouge », lui aurait lancé ce roublard de Chrétien.
À ceux qui, en campagne électorale, lui reprochaient son jeune âge, Joël Lightbound répliquait : « Mais ça fait 20 ans que j'attends ! »
« Il faut s'intéresser aux affaires de la cité. C'est la vocation la plus stimulante intellectuellement, soutient l'ex-avocat. Ceci dit, je suis un jeune député, et non le député des jeunes seulement. »