Prestige

Le conseil municipal, parce que c’est près des gens

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Jérémie Ernould fait de la politique municipale parce que, dit-il, elle trouve des solutions concrètes et rapides aux besoins des gens. « C'est la bonne place pour bâtir un avenir, fait-il valoir. C'est plus rapide et plus tangible; on parle de parc, de récupérati­on des déchets, de déneigemen­t... Si un jeune, par exemple, fait du skate et trouve que cela manque dans son quartier, il peut proposer d'aménager un skate park. Au niveau municipal, on peut, en outre, miser sur la flexibilit­é de la machine. »

Jérémie Ernould, 32 ans, représente Beauport (district Robert-Giffard) au conseil municipal de Québec et il préside la Commission des jeunes élus et élues de l'Union des municipali­tés du Québec (UMQ). Il constate évidemment qu'il

Une étude inquiétant­e

L'Institut du Nouveau Monde (INM) a réalisé, en 2012, une étude sur la diminution de la participat­ion électorale des jeunes pour le compte du Directeur général des élections du Québec (DGEQ). On y relève que le déclin de la participat­ion électorale des jeunes Canadiens est une tendance lourde et profonde. Si les 18-34 ans ont toujours voté en moins grand nombre que leurs aînés, on observe, depuis les années 1980, un phénomène inquiétant : la diminution constante et significat­ive de la cohorte des jeunes qui votent pour la première fois. Ce taux est passé de 70 % dans les années 1960 à 50 %, puis à 40 % et est tombé à 30 % en 2004. Ce faible taux de participat­ion au départ laisse présager une baisse de la participat­ion générale à un scrutin. « y a plus de têtes grises à l'UMQ » que d’Y. Par ailleurs, le regroupeme­nt des jeunes permet de faire avancer certains dossiers. Ainsi, le congé parental pour un conseiller municipal au Québec a été porté de 8 à 18 semaines. À l'Hôtel de Ville de Québec, les jeunes conseiller­s ont eu l'entière liberté de s'impliquer dans le dossier UBER, fait-il observer. La Commission des jeunes élus et élues veut travailler avec le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) pour favoriser le vote des Milléniaux au scrutin de 2017.

Jérémie Ernould croit que les plus jeunes n'ont pas de difficulté dans une ville comme Québec à se présenter à des postes électifs, comme le démontre la présence de Natasha Jean, Sébastien Les deux principale­s raisons de l'abstention des 18-34 ans, c'est le désintérêt envers la politique et le fait d'être trop occupé. Il s'agit d'un phénomène mondial : de 1945 à 2001, le pourcentag­e de la jeunesse qui vote est passé de 80 à 60 % en France, et de 73 % à 51 % en Angleterre. Aux États-Unis, le taux de participat­ion des jeunes aux élections présidenti­elles a diminué de 96 à 63 % de 1965 à 2001.

Selon un sondage réalisé par l'Institut du Nouveau Monde, Internet constituai­t, en 2012, sans surprise, la principale source d'informatio­n des jeunes (81 %), suivi des bulletins télévisés (78 %), de l'entourage (69 %) et des journaux (66 %). Proulx, Vincent Dufresne... « On est choyé à Québec, mais en région, il peut être difficile pour un jeune de s'intégrer dans une clique », note-t-il avec à-propos.

L'école aurait un rôle à jouer, selon lui, pour faire connaître l'importance du palier municipal. « Au secondaire, la politique, c'est uniquement l'Assemblée nationale et l'adoption de projets de loi », déplore ce dernier. Quels sont les trois facteurs qui incitent à voter ? Considérer le vote comme un devoir, être intéressé par la politique ainsi qu’être informé. Le cynisme chez les électeurs mine la participat­ion à la démocratie. Notons que le cynisme augmente considérab­lement avec le vieillisse­ment de la population. L'INM évoque plusieurs moyens pour hausser la participat­ion des 18-34 ans, notamment une formation civique à l'école.

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