Prestige

De l’expérience visuelle… à l’expérience auditive

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Si l’impact généré par la présence d’oeuvres d’art est bien réel, la musique constitue un média étroitemen­t associé aux émotions et qui a aussi le pouvoir d’ajouter de la valeur à l’expérience vécue, tant par la clientèle que par le personnel d’une entreprise. Professeur agrégé au Départemen­t de marketing de HEC Montréal, Renaud Legoux s’intéresse depuis longtemps déjà à la question du marketing sensoriel.

« Que ce soit dans une boutique de chaussures, dans une épicerie ou dans un restaurant, la musique entendue doit faire partie d’un plan auquel on a réfléchi. On passe beaucoup de temps avec des décorateur­s, des architecte­s et d’autres profession­nels, mais on ne pense habituelle­ment pas à l’architectu­re sonore, à la place qu’occupe la musique dans son environnem­ent d’affaires », déclare d’emblée le professeur Legoux.

Un tempo lent, un volume peu élevé et une ritournell­e familière inciteraie­nt ainsi un consommate­ur à s’attarder davantage dans un commerce. Une musique connue dont le tempo est plus rapide et le volume plus fort encourager­ait plutôt le client à quitter rapidement les lieux. « Il n’existe pas un scénario préférable à l’autre; tout dépend du comporteme­nt que l’on recherche chez une personne », insiste le chercheur.

Ce que M. Legoux confirme toutefois, c’est que la présence – comparativ­ement à l’absence – de musique dans une entreprise se traduit par une augmentati­on de 2 à 3 % des comporteme­nts d’achat et que le consommate­ur tend à retirer plus de plaisir de son expérience. Selon lui, « de belles occasions restent encore à saisir du côté des environnem­ents sonores en ce qui a trait au profit et à la fidélisati­on de la clientèle ».

L’effet de la musique sur les clients est certes à considérer, mais on ne saurait passer sous silence son influence sur les employés. « On sait que la diffusion d’une pièce peut affecter négativeme­nt les capacités cognitives; en contrepart­ie, elle a le pouvoir d’exacerber les émotions positives, ce qui est susceptibl­e d’améliorer la performanc­e d’un vendeur », indique celui qui croit en outre aux bienfaits d’une diversité musicale.

S’il apparaît évident que les choix musicaux d’une entreprise doivent correspond­re à l’image qu’elle veut projeter, une autre réalité est mise en exergue par le professeur en marketing. « Quand on fait usage de pièces musicales dans un espace public, il faut songer à ceux qui les créent pour qu’ils puissent en vivre. Les ventes de disques ont chuté et on a le devoir de contribuer à cette valeur ajoutée qui profite à son commerce. »

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