AU PIED DE LA LETTRE
Écran de fumée
Henri Jacob, de l’Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT), tient à féliciter notre chroniqueur Jean-Pierre Rogel au sujet de son texte (« Le Nord à l’envers », octobre 2015). L’objectif de 50 % de protection au Nord est un écran
de fumée, corrobore-t-il. «L’urgence de conservation se trouve au sud du 49e, là où on n’arrivera pas à protéger 12 % de territoires représentatifs des écosystèmes d’ici la fin de 2015, cible du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Tout ça à cause de la non-volonté de son ministre David Heurtel, du budget déficient de son ministère (0,3% du budget québécois) et bien sûr du lobby influent des compagnies d’extraction des ressources naturelles. »
Et si les experts étaient en conflit d’intérêt?
La chronique « Autodéfense intellectuelle » soulève l’intérêt de nombreux lecteurs et lectrices. Comme Odette
Hélie, qui nous écrit, en référence à « C’est un complot… mais peut-être pas » (octobre 2015). « L’article de Normand Baillargeon est certaine- ment utile en ces temps où il est si facile de disséminer des sornettes, nous fait-elle
remarquer. Cependant, j’apporterai un bémol au sujet d’une de ses recommandations: consulter les experts. Dans le domaine médical, c’est risqué! En effet, conflits d’intérêts, articles bâclés, réfutation par des attaques personnelles... Ici, l’avis des experts est à prendre avec des pincettes!» Bon sujet pour une prochaine chronique...
De son côté, Richard Gélineau tient à remercier le chroniqueur «de nous faire remarquer ces fausses citations au sujet d’Einstein» (novembre 2015).Il en propose même une autre: «Einstein croyait en Dieu. Mais le dieu dont parlait Einstein est celui de Spinoza, pas le dieu à barbe assis sur un nuage .»
Dyslexique, ce cher Albert?
À propos du génial physicien, Vincent Destroismaisons, professeur de mathématiques, se demande quant à lui si Einstein était réellement dyslexique : «Étant assez sceptique, je crois, comme certains de mes collègues, qu’ il ne s’ agit que d’ une rumeur à l’ appui de la politiqued’ intégration à tout prix des élèves. Si nous avons raison, il faudra ajouter l’ E in stein dyslexique aux choses qu’ Einstein n’ aura pas dites, pas faites ... ou pas été !»
Normand Baillargeon a voulu répondre à notre lecteur : « Il est risqué, dit-il, de se prononcer sur les putatifs troubles ou maladies dont ont pu souffrir des gens célèbres à propos desquels, éloignement oblige, nous n’avons que peu d’information fiable. À plus forte raison si ces troubles sont aujourd’hui davantage et mieux diagnostiqués qu’autrefois. S’agissant de la prétendue dyslexie d’Einstein, ces deux conditions sont réunies.
« Le site Albert-Einstein.org, que je tiens pour sérieux et fiable, aborde directement la question [www.albert-ein- stein.org/article_handicap.html]. On y lit (c’est moi qui traduis): “L’argumentle plus solide pour affirmer qu’Einstein n’ était pas dyslexique est qu’ il maîtrisait parfaitement la langue allemande et que sa capacité à s’ exprimer par écrit et oralement montre de grandes compétences en matière de compréhension, de précision et de capacité à établir des distinc
tions .” Le texte suggère en outre que les (légers) problèmes scolaires d’Einstein ont bien plus tenu à une aversion pour un certain type d’enseignement qu’à des problèmes d’apprentissage. »