Quebec Science

Dans 10 000 ans, nous aurons l’hiver en juillet et l’été en janvier

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Dans la valse sans fin qui unit la Terre au Soleil, tout n’est pas si stable qu’il y paraît. D’abord, l’oblicité de l’axe de rotation de la Terre fait que, tantôt, c’est son pôle Nord qui reçoit plus d’énergie solaire; tantôt, son pôle Sud. C’est ce qui amène l’alternance des saisons, temporelle­ment opposées dans les deux hémisphère­s, sur un cycle de 365,25 jours. Cet axe varie entre 22,1° et 24,5° sur une période de 41 000 ans, ce qui peut influencer la rigueur des hivers ou la chaleur des étés.

Mais cet axe de rotation change aussi de façon plus globale, un peu comme une toupie qui, lorsqu’elle tourne sur elle-même, s’incline d’un côté puis de l’autre de façon continue en traçant sur le sol des cercles imaginaire­s. C’est ce qu’on appelle la précession climatique qui déplace un peu les saisons au cours des années et dont le cycle se complète en 21 000 ans. Dans 10 000 ans, nous aurons l’hiver en juillet et l’été en janvier.

À tout cela s’ajoutent les modificati­ons de la trajectoir­e de notre planète autour du Soleil. On parle d’excentrici­té: l’orbite terrestre passe d’un cercle presque parfait à une ellipse plus allongée puis redevient circulaire en 100 000 ans, ce qui fait varier la distance Terre-Soleil, donc la quantité d’énergie qui nous parvient de l’étoile.

En 1930, l’astronome et climatolog­ue serbe Milutin Milankovit­ch lie ces variations célestes aux périodes glaciaires, intuition qui sera validée dans les années 1970 par des données plus précises sur les ères climatique­s. «L’un des cycles de Milankovit­ch – l’oblicité – correspond effectivem­ent aux registres des températur­es du globe pour la période s’étendant de 2,5 millions d’années à 700 000 ans avant aujourd’hui, précise Shaun Lovejoy, physicien à l’Université McGill. Ensuite, c’est beaucoup moins clair. Mais l’important, c’est l’échelle de temps: ces influences astronomiq­ues, si elles sont réelles, agissent sur des périodes de milliers d’années. L’actuel réchauffem­ent, sur 120 ans seulement, est beaucoup trop rapide pour être attribué à d’autres causes que l’homme.»

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