Quebec Science

LA SIGNATURE DE L’EAU

L’analyse de la couleur des océans permet d’en savoir plus sur leur activité biologique.

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Simon Bélanger passe une bonne partie de son temps en bateau, au large de Rimouski. Mais il prend aussi de la hauteur pour observer le fleuve. Directeur du Laboratoir­e d’optique aquatique et de télédétect­ion de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), il surveille le Saint-Laurent grâce aux images captées depuis les satellites. « On sait que la couleur de l’eau change en fonction des constituan­ts. La télédétect­ion permet de déduire la richesse en sédiments, matières organiques et en phytoplanc­ton des eaux », explique-t-il.

C’est cette « signature spectrale » de l’eau, qui diffère selon l’activité biologique et les écosystème­s, que le chercheur compare aux données du terrain. « Entre 90 % et 100 % de la lumière qui arrive dans les océans est absorbée par la colonne d’eau, poursuit-il. Il y a donc très peu de lumière rétrodiffu­sée, mais cette réflectanc­e captée par les satellites donne de nombreuses indication­s sur la santé de l’océan. » Par exemple, la chlorophyl­le du phytoplanc­ton absorbe la lumière rouge ; la compositio­n de la lumière réfléchie permet donc de déduire le niveau de productivi­té du phytoplanc­ton.

L’équipe de l’UQAR travaille de près avec Pêches et Océan Canada. « Le Ministère a mis en place un système de monitorage de l’eau au large de Rimouski grâce à des bouées qui mesurent la températur­e, la salinité, etc., ajoute Simon Bélanger. Il y a aussi des capteurs optiques, et nous utilisons leurs données pour valider les informatio­ns des satellites et affiner les méthodes de télédétect­ion. » De quoi se préparer à faire le décryptage des données des satellites

Sentinel-3, dont la mise en orbite est prévue entre 2015 et 2017 par l’Agence spatiale européenne, et qui sont destinés à la surveillan­ce de l’environnem­ent.

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Les océanograp­hes ont recours à des bouées pour prendre des mesures qui leur permettent de comprendre la dynamique marine du Saint-Laurent. Elles sont notamment dotées de capteurs qui calculent la quantité de lumière que reçoit l’estuaire, une donnée...
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que le phénomène se produise.
La photo montre ce que l’on appelle un bloom de phytoplanc­tons, survenu en août 1999 dans l’estuaire du Saint-Laurent. Il faut une bonne quantité de lumière pour que le phénomène se produise.

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