Les patinoires extérieures en voie de disparition?
Changements climatiques obligent, il est de plus en plus difficile de jouer au hockey ou de patiner en hiver. Si la tendance climatique se maintient, en 2090, il ne restera qu’une quarantaine de jours de patinage en moyenne à Montréal et à Toronto. Ces données sont tirées de Rink Watch, un projet de science citoyenne lancé par Colin Robertson et Robert McLellan, professeurs de géographie à l’université Wilfrid Laurier de Waterloo, en Ontario.
Rink Watch est en fait un réseau d’utilisateurs de patinoires extérieures qui, chaque hiver, enregistrent des données sur la qualité de la glace. Lors des deux premiers hivers à l’étude (2012-2013 et 2013-2014), plus de 10 000 observations sur la qualité de la glace de près de 1 000 patinoires ont été enregistrées, d’un océan à l’autre. «C’est une manière intéressante de constater les effets des changements climatiques dans notre vie de tous les jours et de faire en sorte que les gens en parlent», soutient Colin Robertson.
Pour patiner, peu importe les conditions climatiques, on trouve de plus en plus de glaces artificielles extérieures, comme à la Place d’Youville, à Québec, ou au Centre Martin Brodeur, à Saint-Liboire. Il suffit de dérouler un tapis de tubes à haut débit réfrigérant, idéalement de recouvrir le tout d’un toit, pour assurer une belle patinoire d’octobre à avril. «On peut même faire des patinoires en plein milieu du désert», lance Pierre Beaudet, technicien de glace depuis 32 ans. Mais il faut y mettre le prix: un tel système coûte quelques centaines de milliers de dollars.