Solidaire et complice
Un nom en dit parfois long. C’est le cas de celui de l’Université du Québec (UQ). « Un nom extraordinaire, dont on n’a peut-être pas tenu suffisamment compte », rappelait Pierre Lucier, président de l’UQ de 1996 à 2003, lors d’un colloque consacré au 50e anniversaire de l’UQ dans le cadre du congrès de l’Acfas, en 2017. « Ce n’est pas l’université qui porte le nom d’une ville ou d’un grand personnage, a poursuivi celui qui est désormais professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Elle porte le nom du Québec, évoquant ainsi et de soi une mission à portée nationale et pour l’ensemble du territoire. Dans ce nom, j’ai toujours été convaincu qu’il y a une sorte d’agenda de solidarité et de complicité avec la société québécoise. »
En effet, créée au tournant historique de la Révolution tranquille, l’UQ a profondément marqué l’histoire moderne de notre province, surtout dans les régions. Grâce à ses 10 établissements, plus de 600 000 personnes ont pu décrocher un diplôme universitaire, dont un nombre important de femmes; la recherche scientifique en région s’est épanouie, couvrant des domaines de niche, comme l’océanographie et la foresterie; des entreprises sont nées et des secteurs économiques ont pris leur envol; la culture québécoise, sous toutes ses formes, s’est déployée, ouvrant ainsi la voie à des artistes qui représentent bien notre spécificité.
Un anniversaire est rarement une fin en soi. C’est une occasion de célébrer, mais aussi de se renouveler. Ainsi, à 50 ans bien sonnés, l’UQ n’a pas fini d’étonner et d’innover : si l’on se fie aux différents projets qui mijotent dans ses établissements, on peut déjà affirmer qu’elle sera appelée à modeler le Québec de demain.