POUR UNE FONCTION PUBLIQUE ENGAGÉE
Dans les années 1960, alors que la Révolution tranquille transforme le Québec, un constat s’impose au gouvernement : l’appareil étatique manque cruellement de gestionnaires publics qualifiés. Mais c’est seulement neuf ans plus tard qu’on prendra en main la formation des fonctionnaires en créant l’École nationale d’administration publique (ENAP). Au fil des décennies, cet établissement est devenu un incontournable pour quiconque souhaite faire carrière dans la fonction publique québécoise. Son directeur général, Guy Laforest, est toutefois déterminé à amener l’ENAP plus loin. « Nous désirons former une fonction publique engagée, qui comprend que son objectif premier est de servir l’État et de répondre aux besoins de la population », déclare-t-il.
Et comment parvient-on à assurer une relève de fonctionnaires engagés, alors que les départs à la retraite s’accéléreront au cours des cinq prochaines années ? À l’ENAP, les initiatives abondent. On organise depuis quelques années maintenant « Le Cercle des jeunes leaders », un programme de mentorat et de développement du leadership (et un projet de recherche de la professeure Natalie Rinfret) unique en son genre destiné aux jeunes cadres. On table sur des programmes obligatoires de formation continue pour tous les nouveaux gestionnaires. Et on maintient une veille à l’échelle mondiale des meilleures pratiques en gestion et en politique publiques. « Voilà quelques exemples qui ont tous des effets concrets sur notre fonction publique », estime Guy Laforest. En parallèle, l’ENAP poursuit différents projets de recherche qui, bien souvent, prennent racine dans le quotidien des citoyens. C’est le cas du laboratoire vivant CITE-ID qui étudiera la résilience urbaine. « À l’heure des changements climatiques, les villes du Québec doivent affronter des défis insoupçonnés, comme les inondations du printemps 2017 », rappelle Guy Laforest. Pour les relever, l’ENAP regroupera dans ce projet de recherche des gestionnaires urbains, des organisations privées, des chercheurs (entre autres en science du climat), différents ministères, des corps policiers, etc.
Guy Laforest est persuadé que ces multiples initiatives, tant en recherche qu’en enseignement, formeront non seulement une fonction publique engagée, mais aussi, par ricochet, « une citoyenneté responsable ».