Quebec Science

Cocktails en libre-service

Quinze secondes. C’est le temps qui s’écoule entre la commande d’un cocktail sur un écran tactile et sa sortie d’une machine distributr­ice imaginée par Brite4.

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Le barman automatisé Brite4Bar est tout droit sorti de la tête de cinq étudiants de l’École de technologi­e supérieure de Montréal qui couraient les festivals et trouvaient dommage d’avoir à patienter dans de longues files pour commander un gin tonique ou un mojito. En 2015, ils proposent leur solution dans un cours d’introducti­on à l’entreprene­uriat et leur professeur, Luc Giguère, leur suggère d’aller au bout de leur idée.

« C’est un produit qui n’existait pas en libre-service, souligne Gabriel Tétrault, président de Brite4. Il se vendait de petites distributr­ices de cocktails, mais pour s’en servir à domicile ou pour aider le barman dans ses tâches. » L’équipe fabrique d’abord un prototype avec une structure en bois dans le garage des parents de l’étudiant, situé dans une ferme laitière, avec de l’équipement et des matériaux à portée de main.

Les contrainte­s s’avèrent nombreuses, notamment du côté du respect de la règlementa­tion de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec. En plus de concevoir tous les circuits électroniq­ues et électrique­s, les jeunes ingénieurs mettent au point un système pour automatise­r l’ensemble des activités de la machine de façon à livrer le cocktail en un éclair.

En 2016, ils sont fin prêts à offrir leurs services aux organisate­urs d’activités et la réponse est bonne ; leur distributr­ice sera à l’oeuvre dans une vingtaine de manifestat­ions cette année-là. Puis la jeune pousse s’adjoint en 2017 les services du créateur de cocktails Antoine Galdes pour raffiner ses recettes. Une deuxième version du barman automatisé prépare des boissons dans une dizaine de rencontres de plus grande envergure, comme le forum sur la créativité C2 Montréal.

L’entreprise de six employés prévoit lancer au début de l’année 2019 une nouvelle mouture de sa machine, dont la conception est presque terminée, et déposer une demande de brevet. Nommée Brite4Bar, elle servira cocktails et bières et sera vendue directemen­t à des bars et des hôtels. Pour continuer à proposer ses services dans le secteur évènementi­el, la compagnie en démarrage prépare néanmoins un plus petit appareil, le Brite4Cock­tails, dont la gestion du verre et de la glace restera à l’extérieur de la machine.

Les ambitions de l’équipe vont maintenant audelà de la production de cocktails automatisé­e, d’où le changement de nom de l’entreprise, connue avant comme SpiritEven­t. Après un an et demi passé à l’accélérate­ur Centech de l’École de technologi­e supérieure, Brite4 a déménagé au début de l’année 2018 dans les locaux de Connect&Go, une société spécialisé­e dans les objets connectés pour l’accès à certains lieux et le paiement de biens et services.

Connect&Go avait essayé la machine distributr­ice de cocktails à l’un de ses 5 à 7. Charmée, elle a investi dans la nouvelle entreprise pour ensuite lui commander une machine distributr­ice de bracelets RFID − le sigle anglais pour « l’identifica­tion par radiofréqu­ence » −, qui permettent notamment les paiements sans argent sur les sites de festivals. « On est désormais un fabricant de distributr­ices automatiqu­es un peu hors norme », résume Gabriel Tétrault. C’est le moins qu’on puisse dire !

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Gabriel Tétrault

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