Quebec Science

Technopop

- Par Chloé Freslon

Elles sont arrivées dans nos vies le 12 mars et semblent s’y être installées à demeure : les vidéoconfé­rences. Les appels téléphoniq­ues n’existent plus (et pourtant ils devraient). On dirait qu’une règle non écrite s’est mise en place : par défaut, il faut absolument que chaque réunion se tienne en mode vidéoconfé­rence. Par exemple, lorsqu’on envoie une invitation par le système d’agenda de Google, la plateforme suggère fortement d’ajouter un lien de vidéoconfé­rence. Est-ce afin de nous garder un peu plus captifs ?

Pendant le seul mois de mars 2020, le nombre d’utilisateu­rs de Zoom à travers le monde a augmenté de 1 900 %. Pas étonnant que beaucoup de personnes, y compris moi, en aient fait une surdose. Quelle qu’en soit la raison, les vidéoconfé­rences sont drainantes.

La BBC s’est penchée sur la question et a interrogé deux scientifiq­ues pour mieux comprendre la situation. Être en vidéoconfé­rence, ont-ils dit, c’est comme être sur scène. Plusieurs visages nous regardent en permanence. Il y a une pression de devoir « bien agir » sans jamais se relâcher. Pendant un appel vidéo, la seule façon de montrer qu’on est attentif est de fixer la caméra. Si l’on tourne la tête pour regarder par la fenêtre, on craint de donner l’impression de ne pas être concentré. Mais, dans la vie réelle, on ne reste jamais les yeux rivés sur quelqu’un ou quelque chose en continu. Sans pause visuelle, notre cerveau se fatigue.

Voici donc quelques conseils pour rendre l’expérience des vidéoconfé­rences un peu moins fatigante. Fermez tous les onglets ou programmes qui pourraient vous distraire, rangez votre téléphone et soyez totalement présent. Et la fenêtre qui vous montre votre propre visage ? Cachez-la ! Après tout, vous savez à quoi vous ressemblez ! Autant que possible, prenez de petites pauses lors d’appels plus longs pour appliquer la formule du « 20-20-20 » : toutes les 20 minutes, prenez un temps d’arrêt de 20 secondes et fixez un point à 20 pieds. Il ne s’agit pas d’une invitation à procrastin­er, mais plutôt de laisser vos yeux se reposer un moment.

Et si rien de cela n’est possible, faites comme moi. Je me suis imposé une règle : une seule vidéoconfé­rence par jour. Pour les autres invitation­s, j’explique à mes interlocut­eurs que j’ai atteint mon quota et qu’on doit s’appeler. Personne ne m’a encore dit non et je détecte même un soulagemen­t à ce qu’on puisse « seulement » se parler.

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