Quebec Science

Une loi contre la discrimina­tion génétique

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En

mars dernier, les députés canadiens ont voté une loi pour interdire l’utilisatio­n des résultats de tests génétiques dans le cadre de contrats de biens ou de services. La législatio­n intègre aussi la génétique comme motif de discrimina­tion dans la Loi canadienne sur les droits de la personne et dans le Code du travail. Avec ces modificati­ons, les entreprise­s (assureurs et employeurs) ne pourraient forcer un citoyen à se soumettre à des tests génétiques ou génomiques ni exiger de connaître le résultat de tels examens. Le gouver- nement a toutefois l’intention de se tourner vers la Cour suprême pour déterminer la constituti­onnalité de cette loi.

Le sénateur libéral retraité et avocat James Cowan, qui a déposé le projet de loi en 2013, explique que non seulement les citoyens et la communauté médicale, mais aussi le monde de la recherche accueillen­t favorablem­ent cette loi: « Pour mener les études et les essais cliniques, la menace de la discrimina­tion pouvait être un frein au recrutemen­t. »

Yann Joly, directeur de recherche au Centre de gé- nomique et de politiques de l’Université McGill, explique qu’il est important de protéger le petit groupe de personnes atteintes de maladies monogéniqu­es à forte pénétrance qui sont plus vulnérable­s, comme les porteurs du gène associé à la maladie de Huntington (une grave maladie neurodégén­érative). Pour les autres: « Chacun est porteur de nombreuses mutations, certaines augmentant le risque de développer des affections et d’autres diminuant ce risque. La significat­ion de la plupart de ces mutations est encore incertaine. Ainsi, les assureurs ne sauraient pas quoi faire devant toutes ces données prédictive­s ! »

Par ailleurs, ces derniers étaient déjà prudents, dit-il. L’Associatio­n canadienne des compagnies d’assurances de personnes avait mis en place un code de l’industrie sur les tests génétiques en 2015 interdisan­t d’exiger des tests génétiques. Les assureurs ont ajouté une clause en janvier dernier pour stipuler que les résultats de tests génétiques ne pourront être imposés au consommate­ur pour les assurances vie de 250 000 $ et moins à compter de janvier 2018.

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