Cerfs de Longueuil : une femme arrêtée après avoir menacé Catherine Fournier

Une femme âgée d’une cin‐ quantaine d’années a été arrêtée au lendemain de la dernière séance du conseil municipal de la Ville de Longueuil, qui s’est avérée particulièrement houleuse. L'arrestation est liée à des actes de harcèlement cri‐ minel envers la mairesse Catherine Fournier, surve‐ nus lors de la séance du 19 mars.

Selon le Service de police de l’agglomération de Lon‐ gueuil (SPAL), ces actes étaient dirigés contre la mai‐ resse de Longueuil et concer‐ naient le plan de gestion de la population de cerfs de Vir‐ ginie dans le parc MichelChartrand.

La suspecte, qui réside à l’extérieur de l’agglomération de Longueuil, a été libérée sous certaines conditions et pourrait faire l’objet de pour‐ suites criminelles.

Catherine Fournier a réagi à la nouvelle en soirée sur son compte Instagram. Merci pour vos nombreux mes‐ sages de solidarité, a-t-elle écrit. Heureusement, les équipes (de la police de Lon‐ gueuil) agissent avec sensibi‐ lité, professionnalisme, et di‐ ligence dans le suivi des dif‐ férents dossiers dont il est question.

Le harcèlement et les me‐ naces constituent des infrac‐ tions criminelles et n'ont ja‐ mais leur place.

Catherine Fournier, mai‐ resse de Longueuil

Dérapage au conseil mu‐ nicipal

Depuis que la Cour d’ap‐ pel a autorisé Longueuil à abattre certains cerfs de Vir‐ ginie au Parc Michel-Char‐ trand, les défenseurs des droits des animaux se pré‐ sentent systématiquement à chaque séance du conseil municipal.

Lors de la séance du 19 mars, les opposants ont opté pour un subterfuge. La pro‐ cédure veut que la prési‐ dence regroupe toutes les questions sous un même thème pour permettre aux élus de ne répondre qu’une fois toutes les questions sou‐ mises. Comme l’affirme une citoyenne qui était sur place : Nous nous étions inscrits sous [d’autres] thèmes pour éviter d'entendre la mairesse répéter sa phrase-cassette. Cela a paru déstabiliser les élus.

La présidente du Conseil, Reine Bombo-Allara, a dû rappeler à l’ordre plusieurs citoyens venus parler au mi‐ cro dans le dossier des cerfs, un irritant visible pour la pré‐ sidence.

Après avoir accepté d’en‐ tendre une citoyenne qui ne s'était pas inscrite à l’avance, une entorse au règlement, la présidente a coupé le micro de la femme, qui refusait de céder la parole. Mme Bombo-Allara a ensuite sus‐ pendu la séance à la de‐ mande d’un conseiller.

Au retour, le conseiller municipal du district de La‐ flèche, Jacques Lemire, a pris la parole pour notamment dénoncer les menaces enten‐ dues dans la salle.

Les menaces n’ont pas leur raison d’être au conseil de ville ni à l’extérieur non plus

Jacques Lemire, extrait de la séance du conseil munici‐ pal du 19 mars 2024

Le conseiller de l’opposi‐ tion à la ville dit avoir en‐ tendu des menaces de van‐ dalisme envers des voitures d’élus provenant de citoyens assis dans la salle. Jacques Lemire, qui affirme n'être ni favorable ni défavorable à l’abattage des cerfs, consi‐ dère que la situation va trop loin.

Enquête et présence po‐ licière

Trois autres enquêtes sont toujours en cours au SPAL. Elles portent sur des menaces de mort à l'en‐ contre de la mairesse, mais également à l’encontre du conseiller municipal du dis‐ trict Parc-Michel-Chartrand, Jonathan Tabarah.

Ces menaces survenues dans les derniers mois ont forcé les policiers à augmen‐ ter la sécurité entourant Ca‐ therine Fournier lors d'événe‐ ments publics. Les policiers promettent d’ailleurs d’assu‐ rer davantage de sur‐ veillance, visible ou non, lors des prochaines séances du conseil municipal. Le SPAL veut envoyer un message clair : Aucune forme de vio‐ lence [...] contre les élus, les employés municipaux ou toute autre personne ne sera tolérée.

Ce n’est pas d’hier que le dossier des cerfs de Virginie au parc Michel-Chartrand avive les passions. En 2020, trois individus avaient été ar‐ rêtés par la police pour des menaces de mort à l'endroit de l'ex-mairesse, Sylvie Pa‐ rent.