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Le nombre d’étudiants qui dépendent de prêts provinciau­x monte en flèche en Alberta

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Le gouverneme­nt de l'Al‐ berta a doublé le montant des fonds alloués aux prêts pour étudiants ces cinq dernières années, car de plus en plus d'étudiants ont recours à l'emprunt pour suivre des pro‐ grammes d'études postse‐ condaires.

Entre 2018-19 et 2022-23, le nombre d'étudiants fré‐ quentant les établissem­ents postsecond­aires albertains fi‐ nancés par les fonds publics a grimpé d'environ 2 %, pour atteindre 274 459 étudiants à temps partiel et à temps plein, selon les données pro‐ vinciales.

D'après l'Alberta Associa‐ tion of Career Colleges, 26 500 étudiants supplémen‐ taires étaient inscrits dans les établissem­ents privés l'année dernière.

Au cours de la même pé‐ riode de cinq ans, le nombre d'étudiants bénéfician­t d'un prêt provincial a bondi de 47 % pour atteindre 124 482 étudiants, selon le ministère de l'Éducation supérieure.

Le gouverneme­nt alber‐ tain a ainsi dépensé 279 mil‐ lions de dollars de plus que prévu au titre des prêts pour étudiants au cours des deux dernières années.

De 638 M$ à 1,2 G$

Les nouvelles prévisions de dépenses du gouverne‐ ment pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2024 montrent que la province a besoin de 201 millions de dollars supplément­aires cette année pour les prêts aux étudiants, et de 77,8 mil‐ lions de dollars supplémen‐ taires pour répondre à la de‐ mande inattendue des étu‐ diants l'année dernière.

Les prêts provinciau­x aux étudiants en 2023-24 s'élèvent maintenant à 1,26 milliard de dollars. En 201819, ce chiffre était de 638 mil‐ lions de dollars.

La ministre de l'Éducation supérieure, Rajan Sawhney, affirme que son ministère enquête sur certains pro‐ blèmes d'intégrité après avoir constaté que 52 % de l'argent prêté cette année al‐ lait à des étudiants inscrits dans des collèges privés d'en‐ seignement profession­nel.

D’après elle, il s'agit là d'une augmentati­on specta‐ culaire par rapport à l'année précédente, au cours de la‐ quelle environ un tiers des prêts avaient été accordés à des étudiants inscrits dans des établissem­ents d'ensei‐ gnement supérieur privés.

Ruée vers les banques alimentair­es

Bien que le gouverne‐ ment ait plafonné la plupart des augmentati­ons des droits de scolarité à 2 % par an, les programmes spéciali‐ sés peuvent demander des exemptions, et les droits de scolarité des étudiants étran‐ gers ne sont pas inclus dans le plafond.

Selon Statistiqu­e Canada, les droits de scolarité moyens pour les études postsecond­aires en Alberta s'élevaient à 7586 $ l'année dernière, soit plus que la moyenne nationale et 33 % de plus qu'il y a quatre ans dans la province.

Chris Beasley, le président du Conseil des étudiants des université­s albertaine­s (CAUS), dit que les étudiants sont financière­ment écrasés par l'augmentati­on des droits de scolarité, la hausse des loyers, l'explosion des coûts des services publics et l'aug‐ mentation des prix des den‐ rées alimentair­es.

Nous constatons une aug‐ mentation d'une année à l'autre de l'utilisatio­n des banques alimentair­es. Nous constatons que davantage d'étudiants dorment dans des voitures ou dans des conditions de vie dange‐ reuses.

Chris Beasley, président du CAUS

Le budget provincial de 2024 propose une légère di‐ minution des bourses fon‐ dées sur les besoins, que les étudiants n'ont pas à rem‐ bourser.

Même lorsque les étu‐ diants ont droit à des bourses, celles-ci ne couvrent pas tous les coûts, soutient

Chris Beasley.

Selon Statistiqu­e Canada, en 2020, 60 % des étudiants de premier cycle en Alberta ont terminé leurs études avec une dette de plus de 25 000 $ et qu’un nouveau di‐ plômé de baccalauré­at moyen doit 38 000 $ de dettes.

Ces chiffres sont plus éle‐ vés que les moyennes natio‐ nales.

Avec les informatio­ns de Janet French

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