Désaccords sur l’échéancier de la future faculté de médecine de l’Î.-P.-É.

À l’Île-du-Prince-Édouard, la société médicale s’avoue nerveuse à l’approche de l’ouverture de la future fa‐ culté de médecine, qui doit accueillir ses premiers étu‐ diants à l’automne 2025.

Cet hiver, un rapport pré‐ paré par un consultant indi‐ quait que la nouvelle école de l’Université de l’Île-duPrince-Édouard (UPEI) devra engager 135 médecins, qui consacreraient 20 % de leurs temps à l’enseignement.

C’est un fardeau supplé‐ mentaire pour une province qui cherche déjà plus de doc‐ teurs pour sa population. Il y a 36 000 Prince-Édouardiens sur une liste d’attente pour être jumelés à un médecin de famille. La province a une cinquantaine de postes de médecins qui sont vacants en ce moment.

Le premier doyen de la fu‐ ture faculté de médecine, le Dr Preston Smith, ne s’in‐ quiète pas.

Il dit que l’université a trois ans pour être prête à donner l’enseignement cli‐ nique en 2027 : un peu plus d’un an d’ici l’inauguration de la faculté, puis les deux pre‐ mières années de son exis‐ tence.

Pour 2025 et 2026, des professeurs à la retraite ou à mi-temps pourront donner les cours théoriques, affirme le Dr Smith.

La Dre Krista Cassell, une obstétricienne-gynécologue qui occupe la présidence de la Société médicale de l’Îledu-Prince-Édouard, ne par‐ tage pas la désinvolture du doyen.

Elle remet en question la gestion du projet par l'univer‐ sité et le gouvernement pro‐ vincial.

La société médicale, qui représente environ 4000 pro‐ fessionnels de la santé dans la province, recommande de mettre le projet sur pause, afin de réviser la stratégie.

Les défis dans le système de soins de santé sont si grands en ce moment que la faculté de médecine risque de connaître un faux départ, soutient la Dre Cassell. La so‐ ciété médicale est en faveur du projet, répète-t-elle, mais doute que l’échéancier soit réaliste.

D'autres facultés de mé‐ decine ont ouvert ailleurs et ce fut un succès, dit-elle. Je ne pense pas que c'est im‐ possible à l'île. Je crois sim‐ plement qu'il va falloir une bonne coopération, une bonne communication [...] que nous n'avons pas en ce moment, a-t-elle déclaré plus tôt ce mois-ci.

La porte-parole soutient aussi que la communauté médicale n'a pas été suffi‐ samment consultée sur la marche à suivre. La pénurie de médecins n'est pas le seul défi, note la Dre Cassell. Ces spécialistes ont aussi besoin d'équipement, de coéqui‐ piers avec certaines spéciali‐ sations, et l'accès aux salles d'opération, qui est limité.

D’après le reportage de Ju‐ lien Lecacheur et avec des renseignements de Kerry Campbell de CBC