Le Manitoba passe en revue son contrat avec une agence chargée de recruter de médecins
Le ministère de la Santé du Manitoba examine un contrat avec une agence de recrutement de personnel de soins de santé qui n'a recruté personne en huit mois. Le précédent gouver‐ nement a signé un contrat avec l'entreprise visant à recruter 150 médecins de famille.
Huit mois après que la province a signé un contrat de deux ans avec Canadian Health Labs (CHL), l'entre‐ prise n'a toujours pas recruté un seul médecin, selon le gouvernement.
La personne ministre de la Santé, Uzoma Asagwara, promet de revoir le contrat, alors que le gouvernement tente de déterminer sa marche à suivre.
Les Manitobains comptent sur les gouverne‐ ments, le précédent et le nôtre, pour s'assurer que nous recrutons les médecins nécessaires pour fournir les soins qu'ils méritent, déclare Uzoma Asagwara.
L'ancien gouvernement progressiste-conservateur a conclu l'accord avec Cana‐ dian Health Labs, une entre‐ prise de recrutement basée à Toronto, en août dernier, à l'issue d'un appel d'offres. L'entreprise est censée recru‐ ter 50 médecins pour prati‐ quer à Winnipeg, 50 qui pra‐ tiqueront dans le nord du Manitoba et 50 dans d'autres communautés rurales, le tout dans un délai de deux ans.
L'ancienne ministre de la Santé du Parti progressisteconservateur, Audrey Gor‐ don, avait déclaré l’été der‐ nier être convaincue que l'ob‐ jectif serait atteint, en ajou‐ tant que la société de recru‐ tement serait soumise à des pénalités si les objectifs n'étaient pas atteints.
Je fais preuve de diligence raisonnable en tant que mi‐ nistre pour évaluer ce contrat de manière approfondie et déterminer les meilleures mesures à prendre pour aller de l'avant.
Uzoma Asagwara
Aucune option n'est ex‐ clue, assure Uzoma Asag‐ wara. La province pourrait re‐ porter ou résilier l'entente, selon un contrat expurgé que Radio-Canada a reçu à la suite d'une demande d'accès à l'information.
CHL assure qu'elle a fait un travail considérable pour recruter des médecins de fa‐ mille et qu’une grande majo‐ rité d'entre eux étaient des candidats internationaux.
En février, Soins com‐ muns a déclaré à CBC News que l'entreprise avait affecté des recruteurs spécialisés dans un certain nombre de pays et qu'elle prévoyait des événements de recrutement virtuels pour offrir des infor‐ mations sur les possibilités d'emploi des médecins au Manitoba.
Revers pour le gouver‐ nement
L'absence de résultats de cette entreprise pourrait nuire aux objectifs du gou‐ vernement néo-démocrate qui a fait du recrutement de travailleurs de la santé une priorité absolue.
Lors des élections, en oc‐ tobre 2023, le parti s'est en‐ gagé à embaucher 400 mé‐ decins supplémentaires dans les cinq prochaines années. Uzoma Asagwara et le gou‐ vernement n'ont pas voulu se prononcer sur l'avancement de cet objectif.
Il n'y a pas de solution mi‐ racle [...] pour recruter des médecins au Manitoba, sou‐ ligne Uzoma Asagwara.
Le porte-parole du Parti progressiste-conservateur, Matt Preprost, affirme que la mise en oeuvre du recrute‐ ment incombe maintenant au gouvernement actuel.
Canadian Health Labs a fait l'objet d'une enquête du journal Globe and Mail au début de l'année. Elle révélait que l'entreprise facturait d’autres provinces à un taux de plus de 300 dollars de l'heure pour une infirmière. C’est environ six fois le salaire d'une infirmière locale.
Bien que l'agence de re‐ crutement ait obtenu le contrat pour recruter des médecins au Manitoba, elle n'a qu'une expérience limitée dans ce domaine et ne s'est tournée vers le recrutement de personnel de santé que pendant la pandémie.
Doctors Manitoba, qui dé‐ fend les intérêts des méde‐ cins de la province, a déclaré ne pas avoir beaucoup d'ex‐ périence directe avec l’entre‐ prise.
Avec les informations de Ian Froese et de Thibault Jourdan