Projet de loi sur les toxicomanes : « problèmes éthiques » pour les travailleurs sociaux
Un projet de loi qui pour‐ rait forcer des personnes consommant des drogues à recevoir des traitements contre leur gré au Nou‐ veau-Brunswick soulève de sérieux problèmes éthiques pour les tra‐ vailleurs communautaires.
Qui sont les personnes qui vont intervenir? Qui sont les personnes qui vont forcer les personnes itinérantes, les personnes de la rue, à aller dans un centre de traite‐ ment? C'est quel centre de traitement qui va forcer des gens?, demande Lise Savoie, directrice de l’École de travail social de l’Université de Moncton.
Ça va vraiment à l'en‐ contre de la relation d'aide, at-elle déclaré mercredi dans une entrevue à Radio-Canada Acadie. Ça pose des pro‐ blèmes éthiques aussi impor‐ tants lorsqu'on veut interve‐ nir auprès des populations vulnérables.
On est dans le contrôle social. On veut contrôler des personnes qui nous dé‐ rangent.
Lise Savoie, directrice, École de travail social, Uni‐ versité de Moncton
Au Nouveau-Brunswick, le gouvernement progressisteconservateur de Blaine Higgs a promis la création d’une nouvelle loi sur l’intervention humanitaire.
[Le] gouvernement don‐ nera aux juges et aux agents d’audience le pouvoir d’or‐ donner un traitement en cas de troubles graves liés à l'usage de substances, affir‐ mait le gouvernement dans son dernier discours du Trône. Il promettait une ap‐ proche empreinte de com‐ passion.
Le ministre de la Sécurité publique, Kris Austin, affir‐ mait l’an dernier que l’État devrait pouvoir forcer un in‐ dividu à suivre une cure de désintoxication, car il estime que certains sont incapables de prendre cette décision.
Mardi, le premier ministre a relancé le débat et déclaré que la mort de deux per‐ sonnes dans un campement à Saint-Jean démontre la né‐ cessité de mettre en place une loi permettant de forcer les sans-abris à suivre un traitement contre la dépen‐ dance aux drogues.
Selon la professeure de travail social Lisa Savoie, même si le gouvernement entoure son projet de loi de mots comme compassion et humanitaire, ils décrivent bien mal ce qu’il a en tête.
Une intervention forcée n'est pas une intervention qui est humanitaire et n'est pas non plus une interven‐ tion qui est porteuse de com‐ passion, soutient Mme Sa‐ voie. On est loin d'être dans un processus humanitaire lorsqu'on intervient dans un contexte d'autorité.
L'intervention forcée de cette manière-là n'est pas ef‐ ficace.
Lise Savoie, directrice, École de travail social, Uni‐ versité de Moncton
Une démarche coercitive ne fonctionnera pas, est de son côté convaincu le crimi‐ nologue Jean Sauvageau, de l’Université St. Thomas.
En entrevue mercredi, il a relevé que la province ne donnait aucun exemple d’une approche semblable ayant fonctionné. Si on le savait que ça marchait le moindre‐ ment, on l'aurait fait et le problème ne serait pas ce qu'il est aujourd’hui, a-t-il dit. C'est beaucoup d'improvisa‐ tion ici, qui ne se base sur rien de concret.
Ça sent malheureusement beaucoup l'improvisation, l’espèce de solution miracle et magique.
Jean Sauvageau, crimino‐ logue
Jean Sauvageau met en garde contre l’emploi de la force pour contraindre des gens en situation de vulnéra‐ bilité à se faire soigner.
Quel sera le type de per‐ sonnel à qui on va donner la tâche d'aller de l'avant pour rencontrer les populations? On insiste beaucoup sur la police [...] la police c'est vrai‐ ment les dernières per‐ sonnes que les personnes iti‐ nérantes veulent rencontrer et à qui avoir affaire, sou‐ ligne-t-il.
Le criminologue donne en exemple les escouades mixtes à Montréal, où on a jumelé des intervenants comme des travailleurs de rue avec des agents de po‐ lice. Un examen de cette ex‐ périence vient de révéler que les résultats ne sont pas bons, et même que le lien de confiance que les travailleurs essaient d’établir avec les personnes de la rue s’effrite lorsqu’ils sont vus avec la po‐ lice.
Dès qu'il y avait le policier dans le paysage, la méfiance totale des personnes envers qui on voulait intervenir s'éle‐ vait. L'initiative, au bout du compte, ne donne pas beau‐ coup de résultats, à cause de la présence policière. La simple présence policière fait que toute l'initiative, l'inten‐ tion des intervenants civils, est complètement mise de côté, explique-t-il.
D’après le reportage de Nicolas Steinbach
marché du logement semble plus abordable à Edmonton que dans d'autres grandes villes.
À Calgary, les mises en chantier de nouveaux appar‐ tements locatifs ont atteint un niveau record de 9034 unités. Cela représente près de la moitié des mises en chantier totales de la ville, les promoteurs ayant réagi aux pénuries sur le marché loca‐ tif, selon le rapport de la SCHL.
Edmonton n'a pas encore emboîté le pas : 4106 nou‐ veaux logements locatifs ont été construits en 2023, cela représente une baisse de 14 % par rapport à 2022. Mais avec des taux d'inoccupation des logements locatifs tom‐ bés sous la barre de 3% l'an dernier, la ville subit mainte‐ nant le même resserrement de l'offre que celui qui a com‐ mencé un peu plus tôt à Cal‐ gary.
Il est très possible qu'un plus grand nombre de loge‐ ments locatifs construits à cet effet arrivent sur le mar‐ ché cette année, mais cela dépend encore des diverses conditions de financement et de la possibilité d'obtenir les matériaux nécessaires pour les mises en chantier, sou‐ ligne Mme Omosola.
Pour sa part, Kalen Ander‐ son préconise des mesures incitatives pour stimuler la construction résidentielle dans le centre-ville d'Edmon‐ ton afin d'augmenter l'offre de logements dans la ville. La croissance est là. L'indicateur principal est l'offre locative, explique-t-elle.
Elle ajoute : « Nous de‐ vons nous assurer que nous disposons d'une offre [de lo‐ gements] suffisante pour la mettre en ligne lorsque c'est nécessaire, et pas plus tard, car c'est ce qui maintiendra les prix des logements à un niveau bas pour les consom‐ mateurs. »
Avec les informations de Madeline Smith