Val-du-Lac : le syndicat lève le drapeau rouge
La pression s’accentue sur le CIUSSS de l’Estrie - CHUS à la suite de l’émeute sur‐ venue au Centre de réadap‐ tation pour jeunes en diffi‐ culté d’adaptation Val-duLac la semaine dernière. C’est au tour du syndicat qui représente les em‐ ployés de tirer à boulets rouges sur la haute ges‐ tion. L’établissement de santé assure quant à lui être en action dans ce dos‐ sier.
tuation grave arrive aug‐ mentent compte tenu de l’in‐ stabilité du personnel, sou‐ ligne-t-il.
Il estime que les déci‐ deurs du CIUSSS de l'Estrie CHUS ont imposé des chan‐ gements administratifs nui‐ sibles et font la sourde oreille aux demandes des em‐ ployés.
Rien que pour des petites
Aujourd’hui, ce serait le fun qu’on ne les renéglige pas à notre tour en termes de ser‐ vices. Il va falloir que le CIUSSS n’abandonne pas ses éducateurs.
À la limite, ils [les em‐ ployés] aimeraient que les grands dirigeants viennent s’asseoir, passer une soirée avec eux, quatre, cinq, six soirs sur le plancher et voir c’est quoi, réellement, le tra‐ vail d’un éducateur sur le ter‐ rain, le travail qu’on fait avec ces jeunes-là, pour voir l’am‐ pleur de la situation et prendre connaissance qu’il faut peut-être s’asseoir avec eux, car c’est eux qui les ont, les solutions.
Danny Roulx, représen‐ tant national pour l’APTS en Estrie
Christine Labrie de‐ mande le droit de visiter Val-du-Lac
La députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, a par ailleurs tenté d’obtenir l’autorisation de visiter le Centre Val-du-Lac. Cette vi‐ site lui a été refusée par le CIUSSS de l’Estrie - CHUS.
Après avoir remis en question le bien-fondé de la démarche de la députée, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Car‐ mant, a expliqué ce refus par une question de confidentia‐ lité.
Parler aux jeunes, ce n’est pas nécessairement quelque chose qu’on doit faire. Ce n’est pas quelque chose que moi-même je désire faire, a-til lancé.
Il a aussi soulevé le fait que Val-du-Lac est situé à l’extérieur de la circonscrip‐ tion de Christine Labrie. La question, c’est pourquoi vou‐ loir aller dans une circons‐ cription qui n’est pas la sienne? a-t-il indiqué.
Val-du-Lac est situé à moins d’une dizaine de kilo‐ mètres de la circonscription de Christine Labrie et ac‐ cueille des jeunes de toute la région. La réponse du mi‐ nistre n’a donc pas convaincu la députée.
Envoyez-nous-les, vos té‐ moignages. Nous, on veut prendre connaissance de ce qui se passe. On ne va pas se fermer les yeux sur les condi‐ tions d’hébergement dans nos centres jeunesse actuel‐ lement.
Christine Labrie, députée de Sherbrooke
Danny Roulx appuie la dé‐ putée dans ses démarches. Le CIUSSS refuse que Chris‐ tine aille voir les lieux phy‐ siques. Pour nous, c’est un manque de transparence sur ce que réellement, on vit pré‐ sentement, estime-t-il.
Déconnectés
Radio-Canada a pu parler à une éducatrice d’expé‐ rience de Val-du-Lac qui a quitté son poste et qui a de‐ mandé de conserver son anonymat par peur de repré‐ sailles. Elle parle de gestion‐ naires déconnectés, de roule‐ ment insoutenable et d’inter‐ venants qui sont laissés à eux-mêmes.
La directrice du pro‐ gramme jeunesse au CIUSSS de l’Estrie - CHUS, Geneviève Chabot, occupe son poste depuis un an. Elle assure être à l’écoute des recommanda‐ tions du personnel sur le ter‐ rain.
Ça m’attriste, en fait, d’en‐ tendre quelque chose comme ça. [...] Je crois vrai‐ ment que ce sont les gens sur le terrain qui ont les solu‐ tions. Ce sont eux qui vivent le quotidien.
Geneviève Chabot, direc‐ trice du programme jeunesse au CIUSSS de l'Estrie - CHUS
Elle concède que la situa‐ tion actuelle peut être quali‐ fiée de crise. On peut appeler ça une crise si on veut, effec‐ tivement, mais c’est vrai que la situation est très, très, très difficile. On ne peut plus fonctionner comme on fonc‐ tionnait auparavant.
L’organisation serait en ac‐ tion pour améliorer la réten‐ tion du personnel. J’espère vraiment qu’on va réussir à convaincre [...] soit des gens à revenir ou les employés en place à rester, qu’on en fasse un vrai milieu de travail ex‐ ceptionnel, lance la direc‐ trice.
Elle croit toutefois que le CIUSSS ne peut être le seul responsable de ce qu’elle qualifie de problème sociétal.
Comment ça se fait qu’il y a autant d’enfants dans nos centres de réadaptation? Qu’est-ce qu’on pourrait faire différemment avant que ces enfants-là arrivent dans nos centres de réadaptation?
Geneviève Chabot, direc‐ trice du programme jeunesse au CIUSSS de l’Estrie - CHUS
On était déjà en action de‐ puis des mois, voire plusieurs années. Moi, ça fait un an que je suis ici, mais il y avait déjà des éléments qu’on es‐ sayait d’être en changement.
Le Syndicat et la partie pa‐ tronale s’entendent sur une chose : il faudra du temps avant de voir les change‐ ments sur le terrain.
Avec les informations de Thomas Deshaies