Les provinces demandent à Ottawa de cesser d’empiéter sur leurs compétences
Le Conseil de la fédération émet de sérieuses réserves face au budget Freeland présenté cette semaine.
Dans une lettre transmise à Justin Trudeau vendredi, les 13 premiers ministres des provinces et territoires du Canada affirment d'entrée de jeu qu'Ottawa devrait s'abs‐ tenir d'empiéter sur leurs compétences, notamment en ce qui a trait aux domaines de la santé, de l'éducation et du logement.
Chaque gouvernement devrait avoir le droit de rece‐ voir une compensation finan‐ cière continue représentant sa juste part, écrivent-ils, soulignant que celle-ci de‐ vrait toujours être incondi‐ tionnelle.
Le Conseil - dont la prési‐ dence tournante échoit ces jours-ci au premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston - déplore notam‐ ment que le budget Freeland ait été déposé après ceux des provinces et laisse en‐ tendre que les priorités de celles-ci n'ont pas été prises en compte. Ou si peu.
Ses membres se disent en outre préoccupés par le fait que les coûts de nouveaux programmes fédéraux, créés sans engagement de finance‐ ment à long terme, ne soient finalement assumés en tota‐ lité par les provinces et les territoires, ce qui aura pour effet, selon eux, d'[augmen‐ ter] la pression financière sur leurs contribuables.
Les premiers ministres évoquent entre autres les dif‐ férentes mesures budgé‐ taires proposées par Ottawa en lien avec l'habitation, car cette compétence leur in‐ combe, et ce, même si Justin Trudeau a multiplié les an‐ nonces en la matière au cours des dernières se‐ maines.
Plutôt que d'instaurer de nouveaux programmes, le Conseil souligne qu'Ottawa devrait tenir compte des im‐ pacts découlant de la crois‐ sance de la population sur la demande en logements, no‐ tamment en agissant sur le nombre considérable de de‐ mandeurs d'asile dans cer‐ taines provinces et certains territoires.
Le Québec, notamment, est engagé depuis des mois dans un bras de fer avec le fédéral pour convaincre ce‐ lui-ci d'agir pour réduire l'im‐ portant afflux de ces immi‐ grants temporaires dans la province et pour compenser financièrement celle-ci pour les services offerts à cette population vulnérable.
Plus de détails suivront.