Après un sondage défavorable, le CISSSO veut faire connaître ses « bons coups »

Le Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS) de l’Outaouais veut faire connaître ses « bons coups », à la lumière d’un sondage de perception plu‐ tôt défavorable sur les ser‐ vices offerts dans la région.

Dans le sondage com‐ mandé par le CISSS, 71,8 % des répondants jugent que l’état du système de santé de l’Outaouais est plutôt mal ou très mal.

[Les résultats] ne sont dif‐ ficiles que pour une ou deux questions, mais dans l’en‐ semble c’est quand même re‐ lativement positif, tempère le directeur des communica‐ tions CISSS de l’Outaouais, Mathieu Marsolais, tout en rappelant qu’il ne s’agit pas d’une évaluation formelle, mais bien de la perception de la population.

Il ajoute que la qualité des soins est vue de manière as‐ sez positive par les per‐ sonnes sondées, ce qui est l’aspect le plus important du sondage, selon lui.

Chaque jour, nous soi‐ gnons des milliers de per‐ sonnes, on prend soin de milliers de personnes, on les conseille, on les dirige. On ne fait pas souvent le point sur ces bons coups-là [...] C’est à nous de les faire transpa‐ raître aux yeux du public, ditil.

Dans le rapport, on écrit que l'accessibilité des soins est le principal problème au CISSS de l’Outaouais, ce qui ne surprend pas M. Marso‐ lais. Il affirme toutefois que tous les efforts sont faits pour améliorer la situation.

Le sondage

C’est la première fois que le CISSS de l’Outaouais se dote des données régionales, ce qui permettra à la santé publique locale de comparer ces résultats dans les années à venir.

Le tiers des répondants perçoit les délais d’attente aux services comme étant suffisants, et plus de 50 % ont une opinion négative face à l’accessibilité aux salles d’urgence et aux services de santé mentale et de dépen‐ dances.

La perception varie aussi selon les réseaux locaux de services (RLS), puisque la po‐ pulation du RLS de Gatineau a une opinion plus négative face à l’accessibilité et la qua‐ lité des services.

De l’autre côté de la mé‐ daille, plus de répondants ont une perception positive face à l’accessibilité et la qua‐ lité des services des CLSC et du service Info-Santé 811.

Dans le rapport de la firme Segma, il est indiqué que l’opinion vis-à-vis l’acces‐ sibilité des services est inti‐ mement liée à l’opinion sur la qualité des services.

Par contre, une confusion semble exister entre l’accessi‐ bilité et la qualité des ser‐ vices, car l’attente trop longue a été mentionnée par un plus grand nombre comme facteur expliquant la perception négative de la qualité des services.

Des perceptions comptent qui

Invité à réagir au sondage, le cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux a indiqué que le ministre

Christian Dubé n’était pas disponible pour une entre‐ vue. Dans une déclaration écrite, le cabinet a tenu à sa‐ luer l’exercice du CISSS de l’Outaouais.

Se mesurer, c’est la pre‐ mière étape pour s’améliorer. On travaille sur des change‐ ments de fond importants pour faciliter l’accès et conti‐ nuer de présenter des amé‐ liorations aux Québécois vers notre horizon 2025.

Pour le directeur d'Action santé Outaouais, Mathieu Charbonneau, les résultats du sondage sont le fruit de décennies de sous-finance‐ ment des soins de santé dans la région.

Lorsqu'on se compare aux autres régions du Québec avec les données objectives, l'Outaouais est clairement désavantagé. Le nombre de médecins, le nombre d'infir‐ mières, les listes d'attente, les temps d'attente aux ur‐ gences, le nombre de lits, etc., fait-il valoir.

M. Charbonneau s’in‐ quiète des possibles consé‐ quences de la mauvaise per‐ ception des soins de santé. Il craint entre autres que les usagers ne finissent par se tourner vers le privé.

On le sait, le privé n'est pas une solution, c'est un des problèmes du système de santé. Le privé est inefficace et coûteux, il crée des inégali‐ tés entre les personnes, af‐ firme-t-il.

Ce dernier ajoute qu’il sera intéressant de voir com‐ ment la perception du public évoluera dans les prochaines années.

Méthodologie et marge d’erreur

En tout, 1575 citoyens de l’Outaouais ont rempli un questionnaire entre le 1er septembre et le 16 octobre 2023;

Des 1575 questionnaires remplis, 592 l’ont été par l’en‐ tremise du web et 983 par té‐ léphone;

Le sondage portait sur la perception de la population de l’Outaouais sur les ser‐ vices du CISSS de l’Outaouais;

Le questionnaire compre‐ nait environ 40 questions;

« Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre indicatif, la marge d’erreur maximale d’un échantillon probabiliste de 1575 répondants sur une population estimée à plus de 400 000 est de ± 2,4 %, 19 fois sur 20 », peut-on lire dans le rapport de la firme Segma Recherche.

Avec les informations de Charles Lalande, Rémi Au‐ thier et de Rosalie Sinclair