La VG enquête sur la gestion du parc immobilier des cégeps
La vérificatrice générale du Québec se penche sur la gestion du parc immobilier du réseau collégial dont de nombreux bâtiments sont vétustes. Elle prévoit d’ailleurs déposer son rap‐ port ce printemps. La Fédé‐ ration des cégeps l’attend avec impatience. L’audit a été déclenché il y a quelques mois. Le déficit d’entretien du réseau collé‐ gial totalise 700 millions de dollars et est en hausse.
Durant les derniers mois, la vérificatrice générale et son équipe ont scruté à la loupe la façon dont sont gé‐ rés les bâtiments du réseau collégial. Ils ont mené un au‐ dit approfondi sur le parc im‐ mobilier des cégeps dont de nombreux édifices ont be‐ soin de rénovation et d’entre‐ tien.
L’état des infrastructures dans le réseau collégial ne s’améliore pas, mais se dé‐ grade.
Bernard Tremblay, pré‐ sident-directeur général de la Fédération des cégeps
Monsieur Tremblay, qui a été rencontré à deux reprises dans le cadre de cet audit, af‐ firme que la vérificatrice et son équipe ont tenté de sai‐ sir ce qui cloche dans la ges‐ tion des bâtiments du réseau collégial et pourquoi autant d’établissements sont vé‐ tustes.
Ce qu'ils ont surtout cher‐ ché à comprendre ce sont les processus, ce sont les diffi‐ cultés qu’on rencontre dans le réseau collégial pour ce qui est des infrastructures, que ce soit pour assurer la remise en état ou pour les transformations et les agran‐ dissements qui sont néces‐ saires, précise M Tremblay.
Bernard Tremblay sou‐ tient qu’il y a des lourdeurs qui ralentissent l’exécution des travaux dans les cégeps. Il y a tellement de niveaux d’approbation, il y a telle‐ ment de questionnements qu’on se retrouve avec des délais qui n’ont plus de sens et on se retrouve avec des coûts additionnels compte tenu de la multiplication des acteurs.
La vérificatrice générale et son équipe ont examiné la gestion des immeubles de certains cégeps afin de déce‐ ler d’éventuels problèmes. Une vérification que la Fédé‐ ration nationale des ensei‐ gnantes et enseignants du Québec voit d’un bon oeil.
Pour le vice -président du regroupement cégep, Yves De Repentigny, un tel audit va permettre de mettre en lu‐ mière l’état de détérioration de certains bâtiments du ré‐ seau collégial.
Des vieilles bâtisses avec des problèmes de ventilation, des problèmes de fenêtres qui n’ouvrent plus ou qui ouvrent mal. Il y a toutes sortes d’exemples comme ça.
C’est quand même préoccu‐ pant. [...] Elle va pouvoir voir si les sommes sont suffi‐ santes pour entretenir et agrandir les établissements de manière à bien accueillir les populations étudiantes, précise M De Repentigny.
Selon le gouvernement du Québec, le déficit d’entretien des 48 cégeps de la province est de 700 millions de dol‐ lars. 53 % des immeubles du réseau collégial seraient en mauvais ou très mauvais état.
Les cégeps de Bois-deBoulogne, de Rimouski et de Chicoutimi, qui ont tous plus de 50 ans, ont tous des défi‐ cits d’entretien de plus de 50 millions de dollars.
Ça fait longtemps qu’on dit qu’il y a des difficultés, que les sommes ne sont pas suffisantes donc, c’est inté‐ ressant qu’un oeil externe se penche sur cette situation.
Bernard Tremblay, pré‐ sident-directeur général de la Fédération des cégeps
Monsieur Tremblay es‐ père que le rapport de la vé‐ rificatrice générale va faire bouger les choses et per‐ mettre d’améliorer la situa‐ tion.
J’espère que cette vérifica‐ tion-là permettra de consta‐ ter que un, les sommes sont insuffisantes, mais qu’il y a aussi des processus qui viennent alourdir inutilement la gestion des infrastructures dans le réseau collégial et qu’on puisse donc imaginer qu’on ira vers quelque chose de plus souple pour le futur.
La vérificatrice générale du Québec prévoit d’ailleurs déposer son audit sur la ges‐ tion du parc immobilier des cégeps ce printemps. Son bu‐ reau a refusé de commenter.