Taxe sur l’immatriculation : un débat à venir à Trois-Rivières
Le conseil municipal de la Ville de Trois-Rivières a jus‐ qu’à la fin du mois de mai pour statuer sur une pos‐ sible nouvelle taxe sur l’im‐ matriculation pour finan‐ cer le transport en com‐ mun, mais les discussions ne sont pas assez avancées selon certains.
Le conseil municipal a dé‐ jà inscrit sur son agenda qu’une décision pourrait être prise sur l’imposition d’une nouvelle taxe sur l’immatricu‐ lation des véhicules pour fi‐ nancer le transport en com‐ mun, une mesure qui est nouvellement autorisée par le gouvernement du Québec.
Les conseils municipaux ont toutefois jusqu’au 31 mai pour signifier leurs intentions en ce sens au gouvernement provincial.
Le conseiller du district Du Carmel, Pierre Montreuil, est en faveur d’une nouvelle taxe. Il souhaite que la Ville utilise ces fonds pour soute‐ nir le développement de la Société de transport de TroisRivières (STTR), qui selon lui rejoint de plus en plus de clients.
Nous progressons, il y a pas moins de 8000 passages chaque jour [...] c'est en pro‐ gression parce qu'on vient de franchir le cap du 2 millions de passages annuellement. On était à moins que ça. On a dépassé les rendements que nous avions avant la pandé‐ mie, dit-il.
M. Montreuil souhaite que le service soit amélioré pour favoriser l’accroissement de la part modale d’usagers qui utilisent ce moyen de trans‐ port.
On a 3 ou 4% de la part modale à Trois-Rivières, on veut la faire progresser. Et pour ça, il faut avoir les sous pour améliorer le service. Parce qu'il est imparfait, notre service. Alors pour le moment, allons-y dans cette direction. Moi, je crois qu'il faut se donner les moyens de nos ambitions, ajoute-t-il.
Il craint par ailleurs que le service ne diminue.
N'oublions jamais que les gens qui utilisent le transport collectif, habituellement, n'ont pas les moyens d'avoir une voiture. Si nous dimi‐ nuons le service, ces gens vont être tentés d'acheter une voiture [...] et là donc augmenter le nombre de voi‐ tures qui circulent dans nos rues et là on va avoir de nou‐ veau plus d'embouteillages, dit-il.
Pas assez de débats au conseil municipal, selon un autre élu
Le conseiller municipal du district Pointe-du-Lac, Fran‐ çois Bélisle, déplore que les conseillers de la Ville n’aient pas encore eu de discussions au sujet de la taxe en comité de travail depuis février, mo‐ ment où ils ont pris la déci‐ sion de se pencher sur le dossier.
C'est quand même une décision majeure, qui me fait penser un peu au même scé‐ nario que la taxe piscine, qu'on n’avait jamais parlé ni dans les comités d'environ‐ nement ou dans les comités d'aménagement ou quoi que ce soit, dit-il.
M. Bélisle ne s’en cache pas, il ne souhaite pas ajou‐ ter une taxe pour les proprié‐ taires de voiture.
Moi je trouve que c’est hy‐ pocrite parce que là on trouve des moyens de taxer une certaine catégorie de personnes. Là ce serait des propriétaires d'automobiles, ou souvent des gens des fois qui sont captifs de leur auto parce qu'ils restent trop loin pour bénéficier du transport en commun, ajoute-t-il.
Il souhaite plutôt que le transport en commun soit fi‐ nancé avec la taxe foncière. Mais souhaite d’abord et avant tout qu’il y ait un dé‐ bat, et que tous les citoyens bénéficient d'une augmenta‐ tion du financement du transport en commun.
Je voudrais savoir en tant que représentant d'un dis‐ trict périphérique, au même titre que les gens de Trois-Ri‐ vières-Ouest, Des Forges,
Sainte-Marthe, Saint-Louisde-France, etc., qu'est-ce que ça va apporter à nos ci‐ toyens. Parce qu’il faut les amener à délaisser leur auto‐ mobile, est-ce que vous allez augmenter le nombre de cir‐ cuits?, questionne-t-il.
D'après des entrevues à l'émission Toujours le matin
À écouter :
Pierre Montreuil en entre‐ vue à l'émission Toujours le matin François Bélisle en en‐ trevue à l'émission Toujours le matin