Pour une deuxième année d’affilée, Rimouski et Forestville n’auront pas de traverse
Tout comme l'an dernier, il n'y aura pas de service de traversier entre Rimouski et Forestville cet été. Le CNM Évolution restera en‐ core à quai en raison de problèmes de rentabilité, mais son propriétaire, Hi‐ laire Journault, dit vouloir s'y attaquer en amorçant des travaux sur le navire.
On ne peut pas avoir de subventions. Et, au prix que le pétrole est, on n'est pas rentables, lâche Hilaire Jour‐ nault, au bout du fil. L'an der‐ nier, il a aussi décidé de ne pas prendre la mer en raison du coût élevé du carburant. On n'était pas rentables, je n'étais pas pour continuer!
Malgré une situation fi‐ nancière peu enviable, l'opé‐ rateur privé souhaite effec‐ tuer des travaux sur son ca‐ tamaran cette année afin de le rendre pas mal plus effi‐ cace et d'essayer d'augmen‐ ter [sa] rentabilité. Ces réno‐ vations concerneraient la motorisation du traversier, mais Hilaire Journault est de‐ meuré vague à ce sujet.
Pendant ce temps, le pro‐ jet instigué par la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) et la So‐ ciété d'économie et de déve‐ loppement de Forestville (SEDF) de relancer le service est au point mort. Les deux entités ont laconiquement annoncé un moratoire d'un an sur l'initiative, lancée en 2022.
Relance ou pas, Hilaire Journault espère offrir à nou‐ veau le service entre Ri‐ mouski et Forestville en 2025. On est en train de pré‐ senter un projet, évoque le propriétaire du CNM Évolu‐ tion, navire qui est par ailleurs toujours à vendre.
Personne n'a levé la main pour faire une offre d'achat, rapporte M. Journault.
En dépit de cette pause de deux ans, l'opérateur a tout de même soumis auprès de la Commission des trans‐ ports du Québec (CTQ) une demande de permis de transport maritime de passa‐ gers pour l'année en cours. Il dit avoir déposé une telle de‐ mande au cas où un repre‐ neur se manifesterait en cours de saison et pour gar‐ der le permis en force.
Déception sur la CôteNord
Le quai de Forestville, nouvellement rénové à la suite d'importants travaux de près de 12 millions de dollars l'année dernière, n'ac‐ cueillera donc pas de si tôt un navire de passagers en provenance de Rimouski.
Pour l'industrie touris‐ tique, ce n'est pas une excel‐ lente nouvelle, regrette Joan‐ nie Francoeur-Côté, directrice générale de Tourisme CôteNord. C'est un accès de moins à notre région. Et c'est un enjeu que l'on a, sur la Côte-Nord. La région est diffi‐ cilement accessible.
Même si d'autres liens, fluviaux de surcroît, de‐ meurent disponibles pour ac‐ céder à la région, Joannie Francoeur-Côté soumet que la Côte-Nord ne peut se per‐ mettre de se priver d'un ac‐ cès supplémentaire.
C'est un lien vers la plus grande ville du Bas-SaintLaurent
et la Côte-Nord. C'était une traverse qui était beaucoup utilisée. Il y a aussi le temps de traverse qui était très rapide, rappelle-t-elle.
Est-ce qu'on se fie sur cette traverse-là? Non. Est-ce qu'on aimerait qu'elle soit opérationnelle à nouveau dans les prochaines années? Oui.
Joannie Francoeur-Côté, directrice générale de Tou‐ risme Côte-Nord
J'ai toujours eu confiance en la traverse de RimouskiForestville, maintient de son côté Hilaire Journault. Je l'ai opérée pendant une ving‐ taine d'années.