Frustrée par le site internet d’activités de la Ville, une résidente d’Ottawa crée le sien

Le système de recherche d'une programmeuse d’Ot‐ tawa approche les 1000 vi‐ sites par jour. Claudie La‐ rouche, qui l'a développé, a réussi à démêler des cen‐ taines d'horaires d'activités de la Ville d’Ottawa et a rassemblé ces données sur son propre site internet afin que tout le monde puisse en profiter.

Son nouveau site propose un atlas d'activités facilement consultable qui regroupe des milliers d'événements spor‐ tifs et sociaux organisés chaque semaine dans les ins‐ tallations de la Ville d'Ottawa, du yoga à l'euchre.

Cela me prenait une éter‐ nité, alors je me suis mise en colère.

Claudie Larouche, rési‐ dente d’Ottawa

Le site internet de la mu‐ nicipalité permet aux titu‐ laires d'un compte de la Ville d’Ottawa de rechercher et de s'inscrire à des programmes tels que des leçons, des camps ou des classes, mais il est plus difficile de trouver des programmes comme la natation ou le patinage.

À l'heure actuelle, chacun des quelque 100 centres de loisirs municipaux d'Ottawa établit et affiche son propre calendrier d'activités sur sa propre page internet. Les ins‐ tallations elles-mêmes sont répertoriées sur le site ot‐ tawa.ca.

Mme Larouche raconte que l'idée lui est venue un jour, alors qu'elle cherchait une piscine disponible pour la natation en couloir et qu'elle s'est rendu compte qu'elle devait chercher dans l'horaire de chaque installa‐ tion.

Cela me prenait une éter‐ nité, alors je me suis mise en colère, se souvient cette fonctionnaire fédérale.

L’IA pour construire un site

Programmeuse informa‐ tique de métier, elle a réussi à rassembler tous les ho‐ raires en un seul champ faci‐ lement consultable en utili‐ sant une ressource de plus en plus disponible.

Je n'ai pas fait de codage du tout. Tout est dans ChatGPT, dit-elle, en réfé‐ rence au robot conversation‐ nel gratuit lancé en 2022.

En suivant attentivement ses instructions, celui-ci lui a donné un code HTML et Java que Mme Larouche a ensuite peaufiné et hébergé sur son site personnel ClaudieLa‐ rouche.com, disponible seulement en anglais.

Elle a appliqué la même technique pour démêler les listes On y va de la ville, les lectures gratuites, les contes et les séances de chant pour les enfants d'âge préscolaire.

Elle a fait tout cela en un peu plus d'une semaine. Mais elle avoue tout sourire que sans l'aide de l'intelli‐ gence artificielle (IA), cela lui aurait pris peut-être 30 ans de plus.

Les dissent parents applau‐

Mère de trois enfants, An‐ jelika Raymer estime que l'outil d'activités à guichet unique de Mme Larouche est puissant et intuitif.

Elle explique qu'elle peut se déplacer partout dans la ville pour emmener ses en‐ fants à la patinoire, à la pis‐ cine ou au gymnase de la maternelle, et qu'il est donc plus utile pour elle de pou‐ voir faire une recherche par plage horaire.

En général, ceux qui se trouvent à proximité sont pleins, explique Mme Ray‐ mer, qui ajoute qu'elle sou‐ haiterait que la Ville adopte l'outil de Mme Larouche. Je pense que s'ils pouvaient la dédommager pour ce qu'elle a fait, ce serait formidable.

Le nombre de visites quo‐ tidiennes sur le site internet de Mme Larouche a grimpé à près de 1000 depuis qu'elle a partagé le lien avec un groupe local de parents sur Facebook. Depuis, les membres chantent ses louanges.

Tous les héros ne portent pas de capes! Merci! a com‐ menté l’un d’eux.

C'est incroyable ! Merci d'avoir fait tout ce travail, a écrit un autre.

La Ville moins enthou‐ siaste

Si les utilisateurs qui ont utilisé cette ressource gra‐ tuite la qualifient d'incroyable , la Ville se montre nettement moins enthousiaste.

Même si Mme Larouche n’est pas intéressée par l'ar‐ gent et qu’elle se dit prête à donner son outil de re‐ cherche à la municipalité, celle-ci lui a répondu que le code était incompatible avec la technologie Web utilisée pour gérer les listes d'instal‐ lations de la Ville.

Dans une déclaration écrite envoyée par courriel à CBC, le directeur général des loisirs, de la culture et des installations d'Ottawa, Dan Chenier, a déclaré que tout outil de ce type devrait être bilingue et entièrement ac‐ cessible. Il devrait également être mis à jour en perma‐ nence.

Ces outils ne permettent pas toujours de saisir les changements de dernière mi‐ nute propres à un pro‐ gramme ou à une installa‐ tion, a précisé M. Chenier.

Mme Larouche, qui a son propre fils de quatre ans pour l'occuper, ne sait pas combien de temps encore elle sera en mesure de conserver son site actif.

Je ne veux pas passer le reste de ma vie, pendant mon temps libre, à extraire des calendriers et à les affi‐ cher. Il y a des employés de la Ville d'Ottawa qui pour‐ raient peut-être le faire.

Parmi les centaines d'acti‐ vités répertoriées chaque se‐ maine sur son site, Mme La‐ rouche dit avoir découvert quelques perles cachées, dont le scrabble, le cribbage, le bridge, les dominos et le thé et bavardage.

Il y a des personnes âgées qui se sentent seules. J'aime‐ rais qu'elles sachent qu'il existe des activités pour elles dans les établissements d'Ot‐ tawa. Si mon site Web peut permettre à quelques per‐ sonnes d'Ottawa de se sentir moins seules, ce sera pour moi une grande réussite.

Avec les informations de Stu Mills de CBC News