Radio-Canada Info

Sondage et forum sur l’itinérance : des commerçant­s du centre-ville sont sceptiques

- Louis Cloutier

Des commerçant­s du centre-ville de Trois-Ri‐ vières se montrent scep‐ tiques face aux résultats du forum sur l'itinérance qu'organise la Ville, le 10 mai.

Certains ne se privent plus pour dénoncer les conséquenc­es de l'omnipré‐ sence de sans-abri sur leurs affaires. La Ville conduit d'ailleurs présenteme­nt un sondage auprès des citoyens sur l'impact de l'itinérance.

Junior Boissonnea­ult, pro‐ priétaire du restaurant La Chambre, au centre-ville, ex‐ plique notamment qu’il lui ar‐ rive de voir des itinérants ve‐ nir piger dans le repas des clients attablés sur sa ter‐ rasse.

J'ai appelé plusieurs fois la police parce que c'était rendu un gros problème. On ren‐ trait sur ma terrasse, on vo‐ lait une bière, on calait la bière, témoigne-t-il. C'était des jeunes, surtout des jeunes en itinérance qui avaient un problème suppo‐ sément en santé mentale, m'a dit la police, ce qui fait que c'était récurrent.

Manon Giroux, proprié‐ taire des boutiques Vête‐ ments L et Mercerie de Luxe , n'en peut plus, de son côté, de voir que certains clients hésitent maintenant à venir au centre-ville. Elle a été vic‐ time d'un vol et a vu un itiné‐ rant allumer un feu près de son accès arrière.

C'est que les itinérants rentrent dans nos com‐ merces, dérangent la clien‐ tèle, quêtent en avant de nos commerces et s'installent dans nos cours, dit-elle.

Régulièrem­ent, en ou‐ vrant sa boutique le matin, la commerçant­e doit s'as‐ treindre à nettoyer les souillures sur sa devanture. À cette fin, elle a installé une trappe avec, derrière, un ro‐ binet pour brancher son boyau d'arrosage.

Elle se questionne à pro‐ pos du forum sur la cohabita‐ tion sociale. Quelle peut-être la solution? On se pose la question, mais on souhaite fortement qu'une solution soit trouvée parce que c'est un phénomène qui est gran‐ dissant et qui est dérangeant pour les commerçant­s, ditelle.

Le restaurate­ur n'a, pour sa part, aucune attente. J'ai‐ merais dire oui, mais mal‐ heureuseme­nt, non. Aucune confiance, dit Junior Boisson‐ neault. On change le monde pour une personne alors c'est trop une grosse ma‐ chine pour dire: “on va chan‐ ger ça.” Je n'y crois pas du tout, malheureus­ement.

Par contre, il a trouvé une manière de les aborder. Do‐ rénavant, au lieu de déposer une pièce dans le gobelet que lui tend un sans-abri, il l'invite à gagner sa pitance en donnant un petit coup de main dans son restaurant.

Claude Masson, proprié‐ taire du restaurant O'Centro,

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