Le rapport sur la vente de Lions Place est jugé « calomnieux », par Lions Housing Centres
L'organisation Lions Hou‐ sing Centres qualifie de « calomnieux » un récent rapport du Centre cana‐ dien de politiques alterna‐ tives indiquant que la vente de Lions Place repré‐ sente une importante perte de logements abor‐ dables pour les personnes âgées.
L'immeuble de 287 loge‐ ments, situé au centre-ville de Winnipeg, a été vendu à une société privée de l'Al‐ berta l'année dernière.
Le directeur général de Lions Housing Centres, Gilles Verrier, estime que ce rap‐ port est calomnieux et qu'il diffame l'organisation du Lions Club de Winnipeg.
Il déplore le fait que les auteurs du rapport n'aient pas contacté l'organisation pour connaître sa version des faits.
Ce qui est triste, c'est que personne ne nous en a parlé. Nous avons été pris au dé‐ pourvu, dit-il.
Les auteurs du rapport ont cité de multiples sources pour étayer leurs conclu‐ sions, notamment des re‐ cherches universitaires, une couverture médiatique et des entretiens en personne avec des locataires actuels et an‐ ciens, des membres de leur famille et d'anciens membres du personnel de Lions Hou‐ sing Centres.
Laura Funk, coauteur du rapport, a confirmé jeudi que les auteurs n'avaient pas de‐ mandé à Lions Housing Centres de participer au rap‐ port, mais qu'ils avaient exa‐ miné ce que l'organisation avait dit au sujet de la vente dans les médias et aux loca‐ taires.
Elle ajoute que la re‐ cherche à l'origine du rapport visait à se concentrer sur les résidents et le personnel de Lions Place.
Le rapport affirme qu'il s'agit d'une négligence et d'une maltraitance organisa‐ tionnelles à l'égard des per‐ sonnes âgées et que cette vente est le reflet d'un pro‐ blème plus large de mauvais traitements à l'égard des per‐ sonnes âgées en général.
Le document déplore le démantèlement ciblé d’une communauté pour aînés .
Par ailleurs, il réclame une enquête publique immé‐ diate, une investigation et/ou un audit sur les dépenses du
Lions Club de Winnipeg et la gestion des Lions Housing Centres, qui gèrent les loge‐ ments et les centres de soins de l'organisation à but non lucratif.
Loyers trop bas pour en‐ tretenir le bâtiment
Lions Place a ouvert ses portes sur l'avenue Portage en 1983 grâce à un finance‐ ment du gouvernement fédé‐ ral. Ce financement faisait partie d'un accord d'exploita‐ tion fédéral qui a ensuite été transféré à la province.
Il a été vendu à la société privée immobilière Mains‐ treet Equity Corporation éta‐ blie à Calgary au début de 2023 et a été renommé Resi‐ dences at Portage Commons.
Dans le rapport réalisé par le Centre canadien de po‐ litiques alternatives, Lions Housing Centres est accusé d'avoir failli à sa mission et à ses valeurs, en ne trouvant pas une alternative à la vente.
Il est reproché entre autres à l'organisation son in‐ capacité à trouver d'autres moyens de générer des reve‐ nus, à établir des partena‐ riats avec d'autres organisa‐ tions ou à trouver un ache‐ teur à but non lucratif accep‐ table.
Selon Gilles Verrier, le Lions Club a investi 3,6 mil‐ lions de dollars dans des ré‐ parations à Lions Place et a subventionné les loyers pen‐ dant trois ans.
Mais la faiblesse des loyers et l'inoccupation des locaux ont fait que le Lions Club de Winnipeg n'a pas eu les moyens de conserver l'im‐ meuble.
Les organisations à but non lucratif qui ont visité l'installation n'ont pas pré‐ senté d'offre. Elles n'ont même pas soumis d'offre, souligne-t-il.
Lorsque [Lions] leur a té‐ léphoné pour leur demander pourquoi ils ne soumis‐ sionnent pas, elles ont ré‐ pondu : "Vos loyers sont trop bas et nous serons dans la même situation que vous".
M. Verrier a également cité les données du recense‐ ment de 2021 de statistique Canada, qui montrent que Winnipeg est à égalité avec trois autres villes - Toronto, St. John's et Calgary - pour la deuxième plus faible propor‐ tion de personnes âgées de 85 ans et plus vivant dans son centre-ville.
Les personnes âgées ne s'installent pas dans les centres-villes, c'est un fait, déclare-t-il.
Apportez-nous des solu‐ tions
Selon M. Verrier, la vente de Lions Place était néces‐ saire pour sauver le bâti‐ ment.
Sinon, les personnes âgées qui s'y trouvent ne pourraient pas y être, car le bâtiment n'aurait pas pu être entretenu, soutient-il.
Nous avons fait tout ce que nous pouvions et bien plus encore... [mais] nous n'avons pas pu tout faire, martèle-t-il.
M. Verrier se dit favorable à un examen indépendant de la vente.
Ils peuvent faire tous les audits qu'ils veulent. J'aime‐ rais qu'ils les examinent, ajoute le directeur général.
Ils verront ce que nous faisons pour nos résidents, et que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, et ce n'est pas une exagération.
Gilles Verrier, directeur général de Lions Housing Centres
Il explique que le Lions Club de Winnipeg propose toujours des programmes dans l'immeuble, notamment un programme qui aide cer‐ tains résidents à entrer en contact avec des profession‐ nels de la santé, ainsi qu'à or‐ ganiser des rendez-vous pour des vaccins contre la grippe et à effectuer des soins des pieds, gratuite‐ ment.
L'accusation du rapport du Centre canadien de poli‐ tiques alternatives, selon la‐ quelle la vente équivaut à une maltraitance des per‐ sonnes âgées est totalement contraire à ce que nous dé‐ fendons et à ce que nous fai‐ sons avec le reste de nos ac‐ tivités, déclare M. Verrier.
Ne vous contentez pas de critiquer ce qui s'est passé. Apportez-nous des solutions, constate-t-il.