Le fédéral sommé d’agir « immédiatement » pour protéger les interprètes du Parlement
Le Bureau de la traduction devra prendre des mesures « immédiates » pour assu‐ rer la sécurité des inter‐ prètes qui travaillent à la Chambre des communes. C’est ce que conclut le Pro‐ gramme du travail, l’ins‐ tance fédérale chargée de faire respecter le Code ca‐ nadien du travail et d'assu‐ rer la sécurité des tra‐ vailleurs.
Dans une instruction en‐ voyée à la suite d’une inspec‐ tion, l’agente de santé et sé‐ curité, Marie-Ève Bergeron Denis écrit : Le fait d’être ex‐ posé à un effet Larsen lors de l’utilisation d’un casque d’écoute constitue un danger pouvant causer des bles‐ sures graves. L’exposition ré‐ pétée à l’effet Larsen peut créer des atteintes perma‐ nentes sur la santé auditive des interprètes.
Elle ordonne donc au Bu‐ reau de la traduction de pro‐ céder immédiatement à la protection des personnes contre ce danger.
Depuis le début de la pan‐ démie, un grand nombre d’interprètes travaillant au Parlement ont subi des bles‐ sures auditives, comme des chocs acoustiques, des acou‐ phènes et des pertes d’audi‐ tion. C’est en raison de la te‐ nue en mode virtuel, puis hy‐ bride des travaux de la Chambre des communes.
Qu’est-ce que l’effet Lar‐ sen?
Il s’agit d’un son strident qui est émis par un émetteur comme un casque d’écoute ou un haut-parleur, placé trop près d’un récepteur, par exemple, un microphone.
Des perturbations à pré‐ voir aux Communes?
Le Bureau de
la prési‐ dence de la Chambre des communes dit avoir pris des mesures additionnelles pour assurer la sécurité des inter‐ prètes et continuer d’offrir des services d’interprétation.
Un examen de ces me‐ sures a eu lieu [vendredi] et l’enquêtrice s’est dite satis‐ faite des mesures addition‐ nelles qui ont été mises en place, écrit le directeur du rayonnement et des relations médias, Mathieu Gravel.
Le service d’interprétation que fournit le Bureau de la traduction à la Chambre des communes n’est donc pas in‐ terrompu pour la reprise des travaux lundi, poursuit-il.
De son côté, l’Association canadienne des employés professionnels (ACEP), qui re‐ présente les interprètes, ac‐ cueille favorablement l’or‐ donnance émise par le Pro‐ gramme du travail.Depuis presque quatre ans, le gou‐ vernement expose les inter‐ prètes à des dangers chaque fois que ces personnes font leur travail, dénonce le pré‐ sident de l’ACEP, Nathan Prier, dans un communiqué de presse publié samedi ma‐ tin.Malgré un nombre inac‐ ceptable d’accidents du tra‐ vail, le Bureau de la traduc‐ tion tarde à mettre en oeuvre les mesures nécessaires pour protéger son personnel. Cette décision donne gain de cause à toutes les victimes et marque une étape impor‐ tante vers la protection de la santé et de la sécurité des in‐ terprètes dans l’exercice de leurs fonctions.L’ACEP, qui compte 25 000 membres, est l’un des plus grands syndi‐ cats du secteur public fédéral au Canada. En plus des em‐ ployés du bureau de traduc‐ tion, il représente notam‐ ment les employés civils de la Gendarmerie royale du Ca‐ nada.