Un traitement pour la sclérose en plaques offert pour la première fois à Québec
Une première patiente a reçu au CHU de QuébecUniversité Laval une greffe de moelle osseuse auto‐ logue pour freiner l'évolu‐ tion de la sclérose en plaques (SEP).
Auparavant, il fallait se rendre en Ontario pour rece‐ voir ce type de soins.
Selon le CHU, environ 20 000 personnes vivent avec la SEP au Québec, une maladie où le système immunitaire du patient se retourne contre son système nerveux et at‐ taque les cellules de la moelle épinière et du cer‐ veau. On peut avoir des pro‐ blèmes visuels, des pro‐ blèmes de faiblesses muscu‐ laires dans les déplacements, des vertiges en une multi‐ tude de symptômes, résume Dr Francis Brunet, neuro‐ logue au CHU de Québec, en entrevue à l'émission Pre‐ mière heure.
Le traitement nouvelle‐ ment accessible à Québec consiste à réinitialiser le sys‐ tème immunitaire des pa‐ tients atteints de la SEP en leur prélevant une partie des cellules souches de la moelle osseuse et en les réinjectant après une chimiothérapie in‐ tensive.
Le but c'est vraiment de stopper la maladie, explique le Dr Christopher Lemieux, également lors de l'émission Première Heure.
Le système immunitaire arrête de s'attaquer au nou‐ veau système neurologique du patient
Dr Christopher Lemieux hémato-oncologue
L'autogreffe ne nécessite aucune intervention chirurgi‐ cale. Toutefois, c'est une pro‐ cédure complexe qui im‐ plique une hospitalisation de plusieurs semaines.
Elle est efficace dans le traitement de cette maladie auto-immune dégénérative, mais présente aussi un cer‐ tain nombre de risques.
Dernier recours?
La greffe autologue n'est pas le premier traitement préconisé. La grande majo‐ rité des patients, a plus que 90 %, vont bien répondre à un traitement standard, pré‐ cise Dr Brunet.
Il énumère les risques en‐ courus suite à l'autogreffe.
Il y a des risques d'infec‐ tion à court terme, de hauts risques d'infertilité par la suite, il y a même des risques de mortalité en lien avec les risques infectieux, à court terme on parle de 3 à 4 %. Donc, on doit justifier que les risques en valent le coût.
Selon Dr Brunet, une mi‐ norité de patients sont ad‐
missible à ce traitement.
Le plus tôt, le mieux
Dr Brunet estime que les candidats à la greffe auto‐ logue sont idéalement les pa‐ tients qui présentent la forme de SEP dite de pous‐ sée-rémission.
Elle est considérée comme la forme la plus com‐ mune de la maladie, dans la‐ quelle les symptômes appa‐ raissent par vagues, suivies de période de rémission. Ces patients vont mieux ré‐ pondre à la greffe par com‐ paraison à des formes plus progressives, développe Dr Brunet.
Il est aussi préférable que les patients candidats au trai‐ tement soient atteints de la SEP depuis moins de 10 ans.
La greffe de moelle os‐ seuse, comme tous les traite‐ ments immunosuppresseurs de la sclérose en plaques, est un traitement pour ralentir, arrêter la nouvelle inflamma‐ tion et les nouveaux symp‐ tômes, mais elle ne va pas traiter les symptômes déjà présents, conclut Dr Brunet.
Pour sa part, Dr Lemieux indique que seuls quelques patients par année recevront ce traitement au CHU de Québec.