LE MODÈLE EUROPÉEN
Comment rendre la prison moins criminogène? Jeff Smith est catégorique : « Nous devons adopter le modèle carcéral européen dans lequel la prison est davantage vue comme une manière d’envoyer un enfant dans sa chambre pour réfléchir à ce qu’il a fait de mal que de le déshumaniser en le frappant ou en le soumettant à de la torture psychologique comme l’isolement cellulaire. »
Cette mentalité est au coeur même du Projet de loi relatif à la prévention de la récidive et à l’individualisation des peines, lequel a été adopté par le Parlement français le 17 juillet 2014. Cette nouvelle loi vise à modifier un ensemble de mesures concernant le mode de sanctions et d’incarcération pour les personnes condamnées. Il s’agit essentiellement d’adapter les peines à chaque délinquant – on parle ici des auteurs de délits, tels que les vols, la dégradation, les infractions au Code de la route, et non des criminels coupables de viol, de meurtre ou d’agression à main armée – afin de mieux prévenir la récidive. Cette loi met de l’avant la libération sous contrainte, laquelle permettra à des détenus de sortir plus tôt, mais en étant soumis à un contrôle judiciaire plus important. Elle abolit également la suppression des peines minimales et elle introduit la « contrainte pénale »; une nouvelle arme dans l’arsenal des sanctions visant à ce que l’auteur d’un délit exécute sa peine en milieu ouvert de manière à mieux réintégrer la société. « Ces sanctions en milieu ouvert ne concernent que les délinquants pour lesquels la prison ne servirait à rien, cautionne le sénateur Jean-rené Lecerf. Le conducteur qui renverse une personne, par exemple, ne vaut-il pas mieux l’envoyer travailler dans un hôpital consacré à la rééducation des accidentés de la route? » Poser la question c’est y répondre…