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DELOREAN DMC-12

ENTRE LE MYTHE ET L’HORREUR

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Par Daniel Rufiange – Rarement une voiture a été aussi facilement associée au cinéma que la Delorean à la célèbre trilogie Back to the Future. La Delorean fait aujourd’hui rêver. Les enfants, qui n’étaient pas nés à la sortie des films, la connaissen­t. Nombreux sont ceux qui rêvent d’en avoir une ou d’en conduire une. vant oeuvré chez Ford et GM. À ce dernier endroit, il fut responsabl­e de projets comme les Pontiac GTO et Firebird.

Ce n’est que plus tard au cours de sa carrière qu’il caresse le rêve de produire un super bolide. Il fait alors appel au célèbre styliste Giorgio Giugiaro pour accoucher d’une oeuvre inspirée d’un concept développé au début des années 70, la Porsche Tapiro.

Le gouverneme­nt irlandais est approché et accepte d’injecter 100 millions d’euros dans la nouvelle entreprise qui s’engage à construire ses nouveaux modèles à Belfast, un endroit alors décimé par le chômage. Le projet est prometteur.

L’HORREUR

Rapidement, les choses tournent mal. D’abord, la conception de la voiture fait elle-même défaut. Sur le seul plan de l’ingénierie, elle est inutilemen­t compliquée. Les portes-papillon, par exemple, sont beaucoup trop lourdes pour les vérins à gaz qui les soutiennen­t. Elles en ont assommé plus d’un.

Mécaniquem­ent, le moteur retenu, un V6 de 2,8 litres, devait produire quelque 200 chevaux, mais il n’en proposait que 130 une fois toutes les normes respectées. Quant au comporteme­nt, la répartitio­n des masses était tellement mauvaise (65 % à l’arrière) que la voiture sous-virait pour un rien.

Le projet de la Delorean pourrait être résumé ainsi : le produit d’une ambition personnell­e, de la corruption au plus haut niveau et de l’incompéten­ce quant à la direction.

Au total, quelque 8500 modèles ont vu le jour en 1981 et en 1982.

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