LA POLITIQUE DE L’AUTRUCHE
Là où le bât blesse, c’est que le gouvernement australien déploie autant d’efforts à masquer le problème qu’à le régler. En effet, des médias australiens ont récemment révélé qu’un chapitre tout entier consacré à la Grande Barrière de corail avait carrément été supprimé du rapport Patrimoine mondial et tourisme dans le contexte des changements climatiques publié par L’UNESCO, lequel recense pas moins de 31 sites menacés dans 29 pays. Le Guardian Australia expliquait, par exemple, que le tourisme lié à la Grande Barrière de corail représente environ 64 000 emplois et rapporte quelque 5 milliards $ par année à l’australie. Et comme il est jugé que l’état du site est en voie de détérioration, celui-ci devrait incontestablement être classé « patrimoine en péril » et, par conséquent, figurer dans le rapport de L’UNESCO. Will Stephen, professeur à l’australian National University, admet avoir été très surpris que ce ne soit pas le cas, puisque la Grande Barrière est l’un des meilleurs exemples de l’effet nocif du réchauffement climatique : « On ne peut pas cacher ça sous le tapis, proteste-t-il. Peut-être qu’à l’époque de l’ancienne Union soviétique, quand ce genre de choses se produisait, le gouvernement étouffait les informations qui lui déplaisaient. Mais pas dans une démocratie occidentale. Je n’avais jamais vu ça jusqu’ici. »
Au moment de mettre sous presse, le gouvernement australien a promis la mise en place d’un plan de protection plus ambitieux, soit 1 milliard $ en 10 ans afin de sauver le récif. Reste à savoir si ce sera trop peu trop tard…