Summum

LES MÉDIAS SOCIAUX, AVEC MODÉRATION!

- Véronique Racine vracine@summummag.com

Loin de moi l’envie de jeter mon amertume envers les réseaux sociaux ici, car certaines personnes l’utilisent à bon escient. Je sais, ce n’est pas très 2017 affirmer que tout ça me fait grincer des dents. Parfois j’ai l’impression que je ne vis pas à la bonne époque. Je me sens tellement old school! Moi, j’aime les contacts humains, bon! Rien ne m’énerve plus que tout ce qui se nomme Facebook, Snapchat, Instagram, Twitter, Linkedin et Pinterest. Afficher ma vie sur Facebook me réjouit autant qu’une végétarien­ne peut être émerveillé­e devant un steak bien saignant… et c’est peu dire.

Je crois qu’en passant trop de temps à regarder Facebook, notre vie nous file entre les doigts. Avant, les gens devaient regretter, sur leur lit de mort, d’avoir été trop rancuniers, de ne pas avoir vu assez leurs amis, etc. De nos jours, les remords tourneront autour de tout ce temps passé à regarder la vie des autres défiler sur un écran. On dirait que pour plusieurs, le téléphone cellulaire est le prolongeme­nt de la main. Impossible de le laisser à la maison lors d’une sortie et encore moins facile de tout simplement le prêter à un ami pour qu’il puisse téléphoner : « Non, mais qu’est-ce qui va se passer si je ne réponds pas subitement à un texto? » Sûrement quelque chose de bien pire que la fin du monde, hein?

Avez-vous remarqué à quel point c’est du fake, carrément du vent? C’est aussi pathétique que la téléréalit­é de Kim Kardashian. Dire que certaines personnes finissent par croire que les réseaux sociaux c’est la réalité. « Pourquoi approfondi­r nos contacts humains quand on peut dépenser du temps précieux sur Instagram? » On dirait que les gens ne sont pas capables d’être tout simplement dans le moment présent à relaxer. En patientant à l’arrêt d’autobus, en attente chez le médecin ou encore, oui, certains vont jusque-là, en traversant la rue; les gens sont toujours connectés.

Je suis peut-être trop nostalgiqu­e, mais je trouve dommage le fait que les jeunes ne connaîtron­t pas la joie d’aller cogner à la porte de leurs copains pour leur demander d’aller jouer. Le pire pour eux, c’est qu’ils ne pourront pas dire à leurs parents qu’ils n’ont pas vu l’heure passer, car ils ont oublié leur montre. Le cellulaire, ils ne l’oublient jamais! Vous connaissez la nomophobie? C’est le phénomène qui fait en sorte que le propriétai­re de téléphone ressent de l’anxiété (oui, oui, de l’anxiété!) lorsque son « précieux » n’est pas à sa portée. Ça toucherait, attention, 66 % des gens. Je pense que c’est à prendre au sérieux lorsque l’on sait que, selon une étude, les jeunes adultes envoient environ 3 200 messages par mois! Nous n’avons jamais été autant connectés tout en étant aussi déconnecté­s les uns les autres.

Avouez, ça fait du bien tenir une édition papier dans vos mains. Non, mais ça sent-tu bon un peu ces pages fraîchemen­t imprimées? Évidemment, ne faites pas que la sentir, lisez-la aussi… et essayez de laisser votre téléphone bien loin pendant ce moment juste pour vous!

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